Devant le Tribunal : affaire rififi au Fape, le couple So condamné à des peines avec sursis

Soumis par Redaction le Jeu 18/05/2023 - 16:31
GYR

Dans nos éditions précédentes de la même rubrique, nous faisions cas de rififi au sein du Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE). Il s’agit d’une affaire qui commence avec sieur Issouf So et son Ami, Yacouba Y. En effet, un jour, So lui a demandé sa carte nationale d’identité burkinabé (CNIB) pour acheter un tricycle lors d’une vente aux enchères. La raison est qu’il fait partie de la commission de vente, donc ne peut pas postuler.

 

Yacouba lui donne sa carte, estimant avoir rendu service à un ami. Il se trouve que courant l’an 2023, il est appelé au téléphone pour être informé que le prêt qu’il a voulu contracter au sein du Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE) a été accordé, mais qu’il va falloir venir signer d’autres documents auprès d’un huissier de justice qui a son cabinet sis au quartier Wemtenga de Ouagadougou. Il n’y comprend rien, puisqu’il n’a jamais essayé de contracter un prêt. Néanmoins, il décide de s’y rendre. N’ayant pas de moyen de déplacement, étant donné que Kamboinsin et Wemtenga sont à plus de 5 km l’un de l’autre, il explique l’affaire à son grand-frère agent de police qui l’accompagne. Et, surprise ! Ce n’était pas un cabinet d’huissier, mais le Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de la Région du Centre. Il est donc auditionné suite à ce prêt, qui semblait louche par le FAPE, et dont il est le postulant.

 

Yacouba explique qu’il n’est pas au courant de rien. Il sait tout simplement que son ami So a pris sa CNIB pour acheter un tricycle lors d’une vente aux enchères, rien de plus.Dans le dossier, se trouve sieur Olivier O. Celui-ci est le cousin de la femme de So. Il explique que celle-ci est venue un jour lui expliquer qu’elle veut contracter un prêt au niveau du fonds pour aider son mari qui est sans emploi, sauf qu’elle croule déjà sous le poids d’une autre dette au sein dudit FAPE.Elle informe qu’il y a un jeune homme qui a accepté lui fournir sa CNIB, pour être un postulant aux prêts, mais il fallait une garantie. Elle demande alors à Olivier, qui a un véhicule, de lui donner la carte grise pour complément.

 

Olivier accepte, étant donné que ce sont des parents, et le tout est ficelé. Le 30 mars dernier, lui aussi est appelé au téléphone pour se rendre dans un cabinet d’huissier et signer un document relatif à l’affaire de prêt. Et c’est à la SRPJ-Centre qu’il tombe dans le grappin des agents de police en charge de l’enquête, et explique qu’il n’a fait qu’aider sa cousine, estimant que celle-ci, qui travaille déjà dans la boîte, sait ce qu’elle fait. Issouf So, par qui tout cela est arrivé, et qui a été pris par la SRPJ de la même manière, explique qu’il a pris la CNIB de Yacouba Y. pour, non pas l’achat d’un tricycle, mais d’un prêt qui devait leur profiter tous. Il s’étonne que le plaignant, Yacouba, dise qu’il n’est au courant d’aucun prêt engagé au FAPE.

 

Il ajoute qu’il sait que même si le prêt était accordé, Yacouba sera appelé pour retirer le chèque, donc rien ne peut demeurer caché. Sauf que dans cette affaire, il y a eu des documents signés par Issouf So, au nom de Yacouba, signé P.O.Alors que celui-ci était à Ouagadougou. Par ailleurs, Yacouba avait expliqué que lorsqu’il a été appelé premièrement pour se rendre à Wemtenga, l’on lui a dit qu’il était à Fada N’Gourma, mais il a dû rassurer l’appelant qu’il est à Ouagadougou. Ce qui est douteux de la bonne foi de Issouf.

 

Dame Sow, victime des manigances de son homme

 

Dans cette affaire, dame So est aux manèges, elle qui travaille au sein du Fonds. Mais apparemment pas, car elle explique que son mari est venu avec la CNIB d’un de ses amis qui était consentant pour un prêt, donc elle n’y a pas vu d’inconvénient, étant donné que son mari ne devait pas lui créer de brouilles au sein de son service, car leur pitance en dépend. Elle s’étonne alors que Yacouba n’ait pas été mis au courant de fameux prêt, et explique que si c’était le cas, elle n’allait jamais essayer quoi que ce soit. Tout ce qu’elle voulait était d’aider son homme à avoir de l’argent pour réaliser un projet d’élevage, car c’est elle seule qui subvient aux besoins de la famille. Sauf qu’elle se voit empêtrée dans cette histoire, alors qu’elle ne savait pas du tout comment les choses ont commencé.

 

Le procureur, qui avait qualifié les faits en faux et usage de faux, les a requalifiés en abus de confiance. Car après avoir pris la CNIB de Yacouba, sieur So l’a utilisée pour autre chose. Il requiert que celui-ci soit condamné à une peine de prison de 18 mois avec sursis et une amende de 500 000 FCFA ferme.

 

Le délibéré, qui était prévu pour ce 12 mai, a été rendu et le tribunal a jugé que dame So et son mari Issouf sont coupables de tentative d’escroquerie et les a condamnés à une peine de prison de 12 mois et une amende de 500 000 FCFA avec sursis. Olivier O., celui de la carte grise, a été relaxé pour infraction non constituée. Le tribunal a par ailleurs rejeté la constitution de partie civile de Yacouba Y. Comme quoi ses réclamations sont nulles et non avenues.

Image illustrative

Zoodomail.com

 

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