H. Nana et D. D. Balima sont tous des vendeurs de téléphone portables et accessoires au marché Zaabr daaga de Ouagadougou. Ils se connaissent depuis assez longtemps et traitent souvent des affaires ensemble. Mais cette fois-ci, une affaire a foiré. Car Nana a été entretemps interpellé pour une affaire de recel de téléphones portables tactiles et de tablettes.
Cette marchandise est issue d'un vol opéré dans la boutique de B. Kaboré, lui aussi exerçant la même profession. Selon celui-ci, les cambrioleurs sont entrés par le toit, bien qu'il y ait un vigile sur les lieux. Ils ont alors vidé les téléphones dans un sac, abandonnant les emballages. Pis, ils ont pu aveugler la caméra de surveillance par une forte projection lumineuse qui a fait que les images sont devenues floues, donc non identifiables. Le lendemain, Kaboré se rend à la police avec les cartons qui portent, comme d'habitude, les imeï de téléphones.
C'est donc de là qu'après qu'une dame ait introduit sa puce dans l'un des téléphones volé qu'elle sera identifiée et convoquée par les enquêteurs. C'est là aussi qu'elle explique qui lui a vendu le téléphone, et où la personne se trouve. Mais ce n'était pourtant pas Nana qui lui a vendu le téléphone. Elle l'a acheté avec un intermédiaire. C'est donc cet intermédiaire qui a conduit la police chez Nana, qui alors devait répondre de faits de recel devant le Tribunal de grande instance Ouaga1 le vendredi 17 mars 2023.
La version de Nana est tout autre. Il reconnaît qu'il a vendu un téléphone à l'intermédiaire, qui est un certain Abdoulaye. Mais ce n'est qu'un seul téléphone, puisque la victime explique qu'il a perdu 10 téléphones et des tablettes, entre autres, ainsi qu'un ordinateur portable. Nana ajoute que ce téléphone lui a été vendu par Balima, le second prévenu. Celui-ci semble être un récidiviste, puisqu'ayant été condamné à deux reprises pour des faits de recel, et purge présentement la seconde pour recel de moto. C'est donc à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco) qu'il a été extrait pour répondre de faits de vol.
Mais dans sa déclaration, il reconnaît qu'il est voisin de Nana au marché, mais ne lui a pas vendu de téléphone. Il y tient mordicus, estimant que Nana veut tout simplement se décharger sur lui parce qu'il est incarcéré. Nana aussi à du mal à accepter ses dires et jure par tous les Saints qu'il ne peut se tromper.
Mais un os demeure dans cette affaire, car Abdoulaye, l'intermédiaire, semble avoir joué un rôle assez important dans cette affaire. Car lors de son audition à la police, il a payé le montant de 250 000 FCFA pour les 09 autres téléphones, puis a été relaxé. Lors du procès, il n'a cependant pas comparu.
Toute chose qui semble ambiguë, selon le procureur. Car sa présence allait aider beaucoup, comme témoin. De l'autre côté, Nana explique que les enquêteurs ont voulu qu'il rembourse le prix des téléphones. Il a promis de le faire, mais devait appeler son grand-frère. Et c'est le lendemain qu'il a été déféré, et se dit désagréablement surpris par ce revirement brusque des agents enquêteurs.
Kaboré, la victime, évalue sa perte à hauteur de 1,450 million de FCFA. Même si l'on lui a remis la somme de 250 000 FCFA sans pour autant lui dire qui payé pour les 09 téléphones. Il réclame, évidemment, son argent. Le procureur, pour sa part, estime qu'il y a un doute sur la culpabilité de Balima qui ne reconnaît pas avoir vendu de téléphone à Nana et requiert sa relaxe au bénéfice du doute. Quant à Nana, il trouve qu'il est coupable de recel, car il est établi qu'il a acheté et vendu le téléphone qui a dévoilé les choses et requiert contre lui la peine de prison de 24 mois, dont 12 fermes et une amende d'un million avec sursis. Le délibéré est pour ce 24 mars prochain.
Image illustrative
A.GUISSOU
Zoodomail.com
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