
M. T., officier de police, est dans une situation d’impasse. Car il est poursuivi pour des faits de faux monnayage pour avoir tenté de mettre dans le circuit bancaire des faux billets de banque. Il a pour complices C.J., employé de commerce, et B. P., chauffeur de mini car.
Dès l’entame et à la lecture des poursuites, tous ont reconnu les faits, ce 17 février 2023, au Tribunal de grande instance Ouaga1 (Tgi Ouaga1).
B. P. explique qu’il est chauffeur de mini-car Dina et fait la navette entre Koudougou, Réo et Dédougou. Un jour, il accompagne un de ses passagers au centre de santé d’un quartier de la ville de Koudougou, qui avait sa fille malade. Il l’assiste, puis dans les causeries, pendant que la fillette était en train d’être examinée en salle, son père lui dit entre temps qu’il connait un policier qui peut l’aider en cas d’ennui, étant donné qu’il y a de fréquents contrôles avec les véhicules. C’est donc de là qu’il lui donne le numéro de téléphone de M. T., le fonctionnaire de police. Plus tard, les deux se croisent et font ample connaissance.
Il explique ensuite à celui-ci que les temps sont durs pour les chauffeurs en transport-voyageurs, et qu’il souhaite avoir un camion benne pour mieux se retrouver, car c’est la croix été la bannière. Plus tard, les deux se parlent au téléphone. Le policier lui explique qu’il peut l’aider, car il a de l'argent, mais qui a besoin d’être lavé, puisque de couleur noir.
Il lui demande la somme d’un million FCFA pour le travail. Le chauffeur lui répond qu’il n’a pas cette somme, mais en temps opportun, il l’avisera.
C’est alors que l’employé de commerce, C.J., est contacté ensuite par le chauffeur. Il lui explique l’affaire, et celui-ci décide de trouver une solution. Il vient alors à Ouagadougou, étant donné qu’il vit à Koudougou, et une tierce personne l’aide à trouver un homme qui vend les produits qui doivent rendre l’argent propre. Il est spolié à hauteur de 550 000 FCFA par cette opération, selon ses dires.
Là n’est pas le nœud du problème. Puisque c’est l’agent de police qui détenait les billets à laver. Il explique qu’il a récupéré ce faux argent avec un de ses cousins qui était boutiquier et qui a vu ses affaires péricliter. Mais bien avant, il a dû prendre un prêt en banque à hauteur de 05 millions, pour l’aider. Celui-ci promettant de le rembourser incessamment, car il est sur une bonne affaire. Ne voyant donc pas le bout du nez de son argent pointer, il pose la question au cousin, qui lui dit qu’il a acheté de l’argent sale avec un certain Nikièma et qu’il doit laver, afin que ce soit propre pour la mise en circulation.
Le policier demande à entrer en contact avec le sieur Nikiéma, mais en vain. Il décide alors de confisquer l’argent sale, pour attendre de septembre 2022 à janvier 2023, et essayer ensuite de laver les billets en question.
L’agent de commerce, qui avait trouvé le soi-disant produit, et le chauffeur, vont ensuite se rendre chez le policier, qui leur donne des gants et des cache-nez, car c’est un produit toxique. Il sort ensuite une bassine où il déverse l’argent, et après avoir mis le produit ajouté à de l’eau, ils doivent attendre au moins 15 minutes afin que cela fasse effet. Mais en un temps record, la police judiciaire est venue les surprendre, et c’est la fin de cette entreprise assez rocambolesque. Le tribunal s’indigne du fait qu’un officier de police se laisse emporter dans de telles escroqueries et affaires mirobolantes, lui qui devait sentir l’arnaque de loin. Mais celui-ci explique qu’il était obnubilé par son argent qu’il voulait récupérer coûte que coûte. Il ajoute en sus que cet argent sale ne devait pas dépasser 04 millions FCFA, donc n’atteignant même pas le prêt qu’il a contracté. Le procureur a requis contre les trois prévenus la peine de prison de 24 mois et une amende de 500 000 FCFA avec sursis, et le délibéré est fixé pour ce 24 février 2023.
Salif GOMBRE
Zoodomail.com
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