
Depuis le coup d’Etat militaire survenu au Soudan en avril 2019 qui a renversé le président Omar El-Béchir qui était à la tête du pays depuis 1993, la tension déjà perceptible en différents endroits du pays s’est ravivée. Mettant aux prises deux généraux de l’armée, nourris aux mêmes mamelles du président El-Béchir. Le général Mohamed Hamdan Dagalo, mieux connu sous le nom de Hemeti. Baptisé ‘’général’’ par ses proches en raison de ses compétences en tant que commandant des groupes armés d'Arabes du Darfour et du Kordofan connus sous le nom de Janjawid. Celui-ci, après avoir mené une mutinerie contre le gouvernement, et menacé de prendre d'assaut la ville de Nyala et d’autres, tenues par le gouvernement, très vite, il conclut un accord avec l’exécutif Soudanais. Khartoum règle les salaires impayés de ses troupes et indemnise les blessés et les familles des morts.
Il est alors promu officiellement général. Après avoir réintégré les effectifs de Khartoum, Hemeti prouve sa loyauté. Le président Omar el-Béchir, se prend d'affection pour lui, semblant parfois le traiter comme le fils qu'il n'avait jamais eu. En 2013, El-Béchir crée les Forces de soutien rapide (FSR) en tant qu'unité distincte (essentiellement composée des membres du Janjawid) et Hemeti en est désigné chef. Cette unité, constituée initialement pour combattre les rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan-Nord, reçoit une flotte de nouveaux pick-up équipés de mitrailleuses lourdes, devenant rapidement une force avec laquelle il fallait compter. Menant une bataille-clé contre les rebelles du Darfour en avril 2015. En novembre 2017, les forces de Hemeti prennent le contrôle des mines d'or artisanales de Jebel Amer au Darfour, la plus grande source de revenus d'exportation du Soudan. Cela a suivi la défaite et la capture de son grand rival Musa Hilal, qui s'était rebellé contre Omar El-Béchir.
Quant à son adversaire actuel, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui est le chef des forces armées, de fait le président actuel du pays et qui préside le Conseil militaire de transition, il était l’un des commandants de l’opération militaire saoudo-émiratie de mars 2015 au Yémen. En cette année, le Soudan a conclu un accord avec Riyad pour déployer des troupes soudanaises au Yémen. Mais la plupart des combattants étaient des membres des FSR de Hemeti. Les jours qui ont suivi le renversement de Béchir en 2019, certains des jeunes manifestants qui campaient dans les rues autour du ministère de la Défense ont adopté Hemeti comme le nouveau visage de l'armée. Dans la foulée, un gouvernement mixte militaire et civil a alors été mis en place, mais il a été renversé par un autre coup d'État en octobre 2021. Le général Hemeti a déclaré que le coup d'État de 2021 était une erreur et a tenté de se présenter, du côté du peuple. De son côté, le général Burhan a déclaré que l'armée ne remettrait le pouvoir qu'à un gouvernement élu, écartant ainsi les représentants civils de l'accord de partage du pouvoir. Depuis lors, la rivalité entre les généraux Burhan et Hemeti s'est intensifiée.
Parallèlement, il a été aussi question du projet d'intégration des 100 000 hommes des forces de sécurité dans l'armée et la question de savoir qui dirigerait la nouvelle force. Une condition essentielle d'un accord de transition qui n'a jamais été signé, mais auquel les deux parties ont adhéré depuis 2021. En définitive, on soupçonne les deux hommes et leurs partisans de s'inquiéter de ce qu'il pourrait advenir de leur fortune et de leur influence s'ils étaient démis de leurs fonctions. La guerre du Soudan comporte donc visiblement de multiples enjeux personnels qui n’ont rien de commun avec les intérêts de l’ensemble du peuple Soudanais.
Bonne dégustation !!!
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