
Le mardi 30 septembre 2025, Somé a comparu devant la chambre d’accusation du Tribunal de grande instance de Ouaga I. Il est poursuivi pour diffamation et accusation d’infidélité à l’encontre de Dame Somé, l’épouse de son cousin Nazaire.
Courant 2025, Nazaire aurait reçu un message vocal de la part de Somé, dans lequel ce dernier affirmait avoir eu une relation avec son épouse avant leur mariage. Et comme il l’aurait signalé « à qui de droit », ils ne pouvaient plus, selon lui, se fréquenter régulièrement. Le mardi 30 septembre, le couple a voulu comprendre la véracité de ces propos devant le tribunal.
Les aveux de Somé qui font basculer l’audience
À la barre, Somé reconnaît avoir eu des rapports avec l’épouse de son cousin avant leur mariage.
Selon l’épouse du cousin, ces accusations sont fausses : « Il n’en a rien été, même pendant notre jeunesse », a-t-elle déclaré.
« Apportez-nous la preuve, M. Somé ? » questionne le tribunal.
« Je ne peux pas vous apporter les preuves comme ça, mais j’ai consommé. J’ai expliqué l’affaire à mon oncle quand j’ai appris qu’ils voulaient se marier. Il a dit qu’il y avait un problème », a-t-il répondu.
« Avez-vous participé au PPS et au mariage ? » a voulu savoir l’avocat de la victime.
Réponse : « Non. »
« Ils se sont mariés en 2022, pourquoi le problème revient-il en 2025 ? », a demandé le tribunal à Somé.
« J’ai parlé à qui de droit à l’époque, et mon oncle a dit qu’il y a un danger. »
« Et c’est quoi le danger ? », a insisté le juge.
« Dans nos coutumes, chez nous, on ne peut plus voyager ensemble ni manger ensemble », a-t-il expliqué.
Le procureur s’adresse alors au prévenu : « Quand le mari a appris cela, il a voulu mieux comprendre avec vous. Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« J’avais déjà informé qui de droit », a rétorqué Somé.
« Qu’est-ce que vous avez dit au garage ? », interroge l’avocat du prévenu à son client.
« Il y avait un problème au garage et j’y suis allé pour le régler. Mon oncle était là avec d’autres personnes. Il m’a alors demandé : “Et l’affaire du cousin ?” J’ai répondu que je n’étais pas là pour ça », a raconté Somé.
Nazaire, appelé à la barre, a expliqué que lorsqu’il a écouté l’audio, il a voulu avoir des explications avec son cousin. Mais ce dernier ne répondait plus à ses appels téléphoniques.
L’épouse du prévenu, a comparu comme témoin. À la question du tribunal : « Qu’est-ce que vous savez de Dame Somé et de votre époux ? », elle a répondu :
« C’est l’ex de mon époux. En 2008, je les ai surpris ensemble chez lui. Après, mon fiancé de l’époque m’a demandé pardon et m’a dit qu’il tenait à moi. »
Réaction de la victime : « C’est faux ! Je fréquentais Somé avec des cousins et des cousines en 2006 et 2007. »
Diffamation caractérisée ou affaire prescrite ? Les avocats s’affrontent
Dans ses plaidoiries, l’avocat de la victime a déclaré :
« M. Somé est poursuivi pour diffamation. Il dit avoir eu des relations avec ma cliente, sans apporter de preuves. Son épouse a accepté de venir témoigner pour nuire au couple. Il avait l’intention de détruire leur ménage. L’infraction de diffamation est caractérisée. Le couple bat de l’aile, ma cliente n’a plus le moral. Nous demandons 3 millions F CFA de dommages et intérêts et 500 000 F CFA pour les frais exposés. »
Dans ses réquisitions, le ministère public a estimé qu’il y a eu des propos diffamatoires :
« Dire “J’ai couché avec la femme” sans preuve porte atteinte à l’honneur de la dame. Son témoin, c’est son épouse, cela ne tient pas. C’est un témoignage à jeter à la poubelle. Qu’il vous plaise de le condamner à 6 mois de prison et à une amende de 500 000 F CFA, le tout assorti du sursis. »
Pour l’avocat de la défense, l’affaire doit être déclarée prescrite :
« L’audio a été enregistré le 12 février 2025, et le jugement intervient bien plus tard. Mon client a été clair : lors de la rencontre au garage le 31 janvier 2025, il n’était pas question d’histoire de femme. L’échange avec le mari de la victime était privé. L’infraction de diffamation n’existe pas. Mon client répondait à un message, sans volonté de diffamer. L’épouse de mon client a témoigné de bonne foi. Je demande la clémence du tribunal. »
Dans son verdict, le tribunal rejette l’exception de prescription de l’action publique soulevée par le conseil du prévenu, la jugeant mal fondée. Il requalifie en harcèlement sexuel les faits de diffamation reprochés à Somé et le déclare coupable. Il le condamne à 18 mois de prison avec sursis et à une amende de 250 000 F CFA ferme.
Le tribunal déclare la constitution de partie civile de Dame Somé recevable et partiellement fondée. En conséquence, il condamne Somé à lui verser la somme de 2 000 000 F CFA à titre de dommages et intérêts, et déboute Dame Somé du surplus de ses demandes.
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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