La danse contemporaine à travers le prisme du festival Dialogue de corps, devient instrument de dialogue, de réflexions et d’inspiration. Cette célébration de la diversité du geste artistique, des histoires racontées à travers les chorégraphies a été aussi l’occasion de faire un focus sur "jeunes talents" le jeudi 14 décembre 2023 au sein du centre.
Le focus "jeunes talents" est un cadre d’expression chorégraphique des projets en cours de création. Ce cadre est un moyen pour les jeunes carrières d’exposer leurs projets chorégraphiques tout en espérant être accompagnés. Salia Sanou, directeur de CDC la termitière, c’est aussi faire en sorte que des partenaires découvrent en ces jeunes chorégraphes des talents naissants pour un suivi. « On ne leur accorde pas une programmation normale, dans le cadre de Dialogue de corps au risque de les fragiliser devant des programmeurs qui viennent voir des spectacles aboutis » a-t-il expliqué.
Le soutien des différents partenaires a permis au CDC la termitière de procéder à un appel à projets, puis à une résidence de création de quatre projets chorégraphiques. Il s’agit de « Déchirure d’une gamine » de Fatou Traoré, « Koulen-Kan » de Adama Gnissi, « Ould » de Farage Barka et « Etranger chez soi » de Serge Daniel Kaboré. Issus de la promotion Yeelen Don3 et de l’école de danse Ankata next generation, ont chacun exprimé leurs émotions sur la scène.
Fatou Traoré explore un fait de société qu’est le viol. Son solo met au centre l’avenir des jeunes filles victimes de ce traumatisme. Elle embarque avec le public en mettant de fortes émotions dans ses mouvements. Sa danse est nerveuse, précise et exigeante et montre les émotions d’une jeune fille en détresse. Quant à Koulen-kan qui signifie la voix qui porte. Koulen-kan est une comme une manière cathartique d’exorciser la plainte, la douleur, le combat. Ce solo est une quête identitaire et spirituelle pour retrouver l’être africain profond, perdu entre les langues, les religions et les croyances qui sont venues d’ailleurs, ce solo est un retour à la source.
Dans ce solo, Farage Barka nous amène sur les chemins de ses origines, sa famille, sa culture, la société dans laquelle il a grandi. A travers la danse, il part à la quête d’une identité plurielle et amorcer un processus de reconstruction.
Si nous sommes tous des enfants de cette terre, pourquoi ne pouvons-nous pas trouver facilement notre place ? N’y a-t-il pas de place pour tout le monde ? C’est donc autant de questionnements, que pose Serge Daniel Kaboré, dans l’Etranger chez soi. Il donne une voix aux sans voix et met en lumière la condition des personnes déplacées au Burkina Faso, un exil qui fait d’elles des étrangères sur leur propre terre.
Deux spectacles ont également été présentés au cours de la soirée celle de Ridina Ahmedova de la République Tchèque a fait cas d’un sujet de société qui est la graisse. A travers Sadlo, elle nous amène en Europe Centrale, une région où la graisse sur le corps d’une femme est considérée comme un échec fondamental, et de Soly Volna et Souleymane Ladji Koné. Dans mouvement final, trois danseurs sur une scène soigneusement décorée incarnent toutes les étapes de doutes, de peurs, d’émotions, d’effervescences, de prise de courage et d’actions liées aux divers défis de vie.
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Nefertari Ouedraogo
Zoodomail.com
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