Dialogue de corps : l'édition 2023 referme ses portes

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Entamé le 09 décembre 2023, les lampions se sont éteint sur la 14e édition du Festival dialogue de corps ce samedi 16 décembre 2023 au sein du CDC la termitière. 

 

La soirée de clôture a été riche en spectacle, tout autant intéressant les uns que les autres. Du spectacle “mouvement final” de Soly volnà et ladji Koné en passant par “où est le but ? ” de Marius Sawadogo, et ceux des deux lauréats de la francophonie, le public est resté sans voix. Le spectacle Gbe mi ton “nos voix” en langue fon, de la Béninoise Carmelita Siwa, médaillée de bronze en catégories danse de création aux jeux de la francophonie a présenté son spectacle au public de la soirée. 

“Gbe mi ton” est un spectacle qui questionne sur la quête de pouvoir, la place de la femme dans le domaine artistique en Afrique en général et la sexualité qui est devenue tabou. “Comment les femmes peuvent s'affirmer ? Elles sont devenues comme des “morceaux de viande” et chaque homme estime qu'il peut avoir une part. Et qu'est-ce que ça fait quand on retourne un peu la situation ? Tel est le contenu traité dans le spectacle. Selon Siwa, c'est un travail forgé à partir de son expérience et des recherches.

Elle a saisi l'occasion pour exposer les difficultés que rencontrent les danseurs dans son pays. Au Bénin, les danseurs sont dans des conditions peu recommandables, nous n'avons pas de droit d'auteur pour les danseurs comme au Burkina Faso. Tous les jours, il faut lutter deux fois plus. Tout le monde chasse dans la même direction, car on espère tous un lendemain meilleur pour améliorer nos conditions de vie. A-t-elle expliqué ? 

“C'est toujours un plaisir de montrer son travail. Si vous faites un travail et qu' il n'y a pas d'opportunité pour l'exprimer, ça ne sert à rien. C'est un travail qui va prendre de la poussière et disparaître par la suite. Je suis fier d'être là et de représenter la gente féminine dans le domaine et de pouvoir m'affirmer à travers mon travail. J'espère que cette participation va m'ouvrir des portes et m'offrir des opportunités. S'est réjouie Carmelita Siwa d'avoir pris part au festival avec son équipe.

 

“Adepte de mon être” explore les maux et tares de la société contemporaine du point de vue de ceux qui se battent pour un monde meilleur, des jours plus heureux et un monde équitable. Le spectacle est proposé par la compagnie FIENTA de l'association art au-delà du handicap, une compagnie professionnelle composée de sept danseurs et danseuses en situation de handicap auditif. Avec ce spectacle l'association Arts au-delà du handicap de la compagnie, FIENTA est sacrée médaille d'or aux Jeux olympiques de la francophonie.

 

“Adepte de mon être”est une expression des jeunes qui ont décidé de prendre la place qui les revient à travers l'art et la culture. A indiqué le directeur de la compagnie, chorégraphe et danseur yaya Sanou qui travaille avec ces jeunes depuis 8 ans. L'initiation, la formation puis la création ont été son procédé pour y arriver. 

“Adepte de mon être” est une histoire conçue par tous les danseurs vivant de handicap. Elle est tirée de leur réalité, de leur vie quotidienne. Et c'était plus intéressant lorsque je leur ai demandé d'exprimer ce qu'ils avaient envie de dire à la société. A expliqué le directeur artistique.

Pour Yaya, participer au festival dialogue de corps est une opportunité pour eux. “Nous sommes toujours en phase promotionnelle, nous avons envie de sortir, de voyager, d'exporter ce que nous savions faire. C'est à travers des opportunités comme celle-ci que nous pouvons avoir des contacts, des programmations”. Dit-il ?

Le défi pour nous, reste le même depuis le début, c'est de changer le regard porté sur ces gens à travers le monde. A t-il poursuivi. 

 

En rappel, l'Art au-delà du handicap est une association à but non lucratif qui œuvre dans l'encadrement culturel des personnes vivant avec un handicap. Nous faisons la promotion de leurs talents artistiques au Burkina et à l'international.

A cette soirée, six danseurs sourds et muets étaient sur la scène et cinq musiciens qui ne souffrent pas de handicap. précise le directeur artistique. 

 

 

Salia Sanou, directeur artistique de dialogue de corps. Cette semaine a été marquée par un rythme effréné de spectacles. Ce qui m'a marqué, c'est la présence de ce public qui est resté fidèle du début à la fin surtout le jeune public issu du quartier. On pourrait dire que la danse contemporaine n'intéresse pas les jeunes, mais ceux du quartier CDC la termitière ont toujours été présents pour admirer, comprendre et être aux contacts des artistes. C'est un motif de satisfaction pour moi, car on organise un tel festival pour que le public ait accès aux œuvres, aux artistes, etc. S'est-il exprimé ? 

Le Festival a accueilli environ 150 artistes venues de 8 pays notamment le Mali, le Bénin, le Togo, etc. Au total, dix (10) pays étaient présents au festival et environ 28 spectacles ont été représentés avec des thématiques variées. En moyenne, un public de plus de 1000 spectateurs était présent par jour. Indique Salia Sanou

 

Le promoteur a fait une bonne mention de cette première expérience de l'organisation conjointe du Festival dialogue de corps avec ciné droit libre. Nous avons fait l'ouverture ensemble, organisé des colloques, des tables rondes à succès. C'est une collaboration qui nous donne une idée pour les prochaines éditions de croiser les publics et faire en sorte que rien ne chévauche pas  et qu'on peut sortir d'un film et aller suivre un spectacle de danse et vice-versa ou encore aller écouter la musique. Cela pour permettre au public de profiter pleinement des deux événements. A expliqué Salia Sanou. 

 

C'est donc à travers un concert dansé que les festivaliers se sont dit au revoir. Le comité a saisi l'occasion pour remercier l'ensemble de ses partenaires qui ont rendu possible l'évènement par leurs accompagnements.

Nefertari Ouedraogo

Zoodomail.com

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