
Le mardi 22 avril 2025, cinq individus B. Moussa, K. Ibrahim, S. Aboubacar, N. Noufou et C. Inoussa ont comparu devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre de plusieurs chefs d’accusation : actes de grand banditisme, complicité, détention illégale d’arme à feu et blanchiment de capitaux. Ils sont accusés d’avoir participé au braquage de N. Yacouba, à qui ils ont soustrait une somme de 180 millions de FCFA.
Les faits remontent au 20 janvier 2025, aux environs de 17h30. Ce jour-là, le patron de N. Yacouba l’envoie récupérer la somme de 180 millions de FCFA chez un client. Une fois l’argent encaissé, la victime est interceptée près de la Maison des jeunes de Larlé par deux hommes à moto, armés d’un pistolet automatique. Ils le dépouillent du sac contenant l’argent ainsi que de sa moto, un scooter de marque Aerox.
L’enquête révèle que le braquage a été planifié avec l’aide de N. Noufou, employé de N. Yacouba. Ce dernier avait informé B. Moussa des déplacements de son patron et proposé de monter un braquage afin de partager le butin. Noufou a fourni à son complice tous les détails nécessaires pour assurer le succès de l’opération.
B. Moussa s’est alors rapproché de K. Ibrahim, qui l’a mis en contact avec S. Aboubacar. Ce dernier, en compagnie de Moussa, aurait exécuté le braquage.
À la barre, B. Moussa et N. Noufou ont reconnu les faits. Noufou a déclaré avoir reçu 29 millions de FCFA qu’il a investis dans l’achat de deux terrains à Loumbila. Moussa, quant à lui, affirme avoir empoché 45 millions de FCFA, dont 31,93 millions ont été retrouvés lors de son interpellation. Il dit avoir utilisé une partie du butin pour acheter une voiture et divers biens, tout en niant avoir utilisé une arme.
K. Ibrahim reconnaît partiellement les faits, déclarant n’avoir fait que mettre S. Aboubacar en contact avec B. Moussa, ce pour quoi il a perçu un million de FCFA.
S. Aboubacar, lui, rejette catégoriquement les accusations, niant toute implication dans le braquage et possession d’arme. Pourtant, la victime l’a formellement identifié comme celui qui l’a menacé avec un pistolet. Deux armes à feu ont d’ailleurs été retrouvées à son domicile lors d’une perquisition.
Accusé de complicité, C. Inoussa déjà condamné pour vol en 2023 a aussi nié les faits. Il reconnaît toutefois avoir reçu 50 000 FCFA de la part de S. Aboubacar pour tenter d’acquérir des munitions. Il affirme n’avoir pas pu en trouver et explique avoir gardé le silence par peur de représailles.
La partie civile, représentée par N. Yacouba, réclame le paiement du reste de la somme non retrouvée, soit 90,74 millions de FCFA, ainsi qu’un million de FCFA pour les frais engagés.
Pour le parquet, la culpabilité de tous les prévenus est établie. Il a requis 12 ans de prison ferme, assortis d’une période de sûreté de 7 ans et d’une amende de 10 millions de FCFA contre les principaux accusés (B. Moussa, N. Noufou, K. Ibrahim et S. Aboubacar). Pour C. Inoussa, le ministère public a requis 6 ans de prison ferme, une période de sûreté de 3 ans et une amende d’un million de FCFA assortie de sursis.
Le Tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 6 mai 2025.
Image illustrative
Par Ahmadou SERIGNE|Zoodomail.com
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