La première édition de la Foire virtuelle des solutions digitales pour un Burkina résilient, baptisée Le Faso Digital, a refermé ses portes le samedi 25 octobre 2025, après une semaine d’intenses activités. Entre conférences, panels, masterclass et expositions en ligne, l’événement a réuni des milliers de participants autour d’un même objectif : faire du numérique un levier de reconstruction et de résilience nationale.
Pour Dr Cyriaque Paré, fondateur de Lefaso.net et promoteur de l’initiative, cette édition inaugurale marque le début d’un véritable mouvement pour un Burkina numérique, solidaire et innovant.
Organisée du 18 au 25 octobre, la foire s’est tenue dans un espace 100 % virtuel, conçu pour être ouvert et accessible à tous. Institutions, entreprises, start-ups, associations, étudiants et membres de la diaspora y ont pris part, confirmant l’ambition du thème :
« Innover pour reconstruire : le numérique au service d’un Burkina Faso résilient ».
« Nous avons vu des Burkinabè de la diaspora suivre, intervenir, proposer, créer des synergies… Des étudiants inspirés, des entrepreneurs partageant leurs expériences, des décideurs à l’écoute », a salué Dr Paré, visiblement ému par l’engouement suscité.
En sept jours, la foire a enregistré plus de 6 000 visiteurs en ligne issus des cinq continents.
Le programme, dense et stratégique, a abordé des thématiques clés : intelligence artificielle et langues nationales, inclusion numérique, agriculture intelligente, protection des données, ou encore rôle de la diaspora dans le transfert technologique.
Les quatre masterclass organisées ont permis d’approfondir des sujets concrets comme le Prompt Engineering, la production journalistique assistée par IA ou la gestion des données sensibles. Certaines sessions ont même été ponctuées de démonstrations spectaculaires, dont la création en direct d’un site web professionnel en une heure.
« Si je devais parler comme un politicien, je dirais “bilan satisfaisant”. Mais en enseignant, je dirais “peut mieux faire” », a ironisé Dr Paré, rappelant que l’événement a été monté en seulement trois mois.

Au-delà de la foire, Le Faso Digital a révélé un réseau d’experts burkinabè de haut niveau à travers le monde et des porteurs de solutions technologiques locales.
Certains intervenants, habituellement rémunérés à prix fort, ont offert leurs services bénévolement un geste que le promoteur a salué comme un acte de patriotisme numérique.Des opportunités de collaboration et de création d’entreprise sont déjà nées de la plateforme.

Empêchée d’assister à la clôture, la ministre de la Transition digitale, Dr Aminata Zerbo/Sabané, a fait lire son message par son conseiller technique, Seydou Yanogo.
Elle a félicité les organisateurs pour cette initiative qui, selon elle, « démontre la vitalité et l’ingéniosité de la jeunesse burkinabè ».
La ministre a insisté sur le fait que Le Faso Digital s’inscrit dans une stratégie nationale visant à promouvoir une transition numérique inclusive et souveraine, tout en valorisant les solutions conçues à partir des réalités locales.
Le promoteur a, pour sa part, exprimé sa gratitude envers les institutions publiques, opérateurs télécoms, experts, médias et équipes techniques, notamment Lefaso.net, ISCOM, Arobase Communication et Webgenius.
Il a surtout annoncé que la plateforme Lefasodigital.net restera active, ouverte à de nouvelles conférences et à la construction d’une communauté numérique burkinabè durable.
Moment fort de la clôture, la cérémonie du Prix de l’innovation digitale a récompensé cinq talents parmi 34 candidatures.

Le premier prix a été décerné à Batiana Nacro pour sa plateforme “Terra Biga”, un outil de crowdfunding destiné à financer des projets communautaires.
Le lauréat repart avec un bon de communication d’un million de francs CFA sur les plateformes de Lefaso.net, et un chèque de 500 000 F CFA.
Le deuxième prix, celui du Grand Frère, a récompensé Josias Boenzemwendé Diendéré pour une plateforme d’orientation académique visant à guider les bacheliers et étudiants dans leurs choix scolaires.
Le troisième prix, Sanbbiz de Théodore Joseph Sanwidi, met en lumière la vie culturelle et artistique burkinabè à travers une application mobile dédiée.
Le Prix du public est revenu à Tobouré Khaled Michel Zanré pour AgriSage, une solution d’agriculture intelligente.
Enfin, le Prix de la meilleure candidature féminine a distingué Wendtoen Bernadette Guindega et son projet AgriScan, qui associe intelligence artificielle et capteurs pour améliorer la productivité agricole.
En clôturant cette première édition, Dr Paré a rappelé que Le Faso Digital n’était « pas un événement ponctuel, mais le point de départ d’un écosystème ».
Avec plus de 6 000 visiteurs, 50 exposants et des centaines de connexions en direct, la foire numérique burkinabè a prouvé que le pays pouvait tenir son rang dans la révolution digitale mondiale.
« Le numérique peut changer des vies. Ensemble, faisons en sorte qu’il change notre pays », a conclu le promoteur.
Le rendez-vous est pris pour la prochaine édition, encore plus participative, inclusive et ambitieuse symbole d’un Burkina Faso qui ne subit pas la transition numérique, mais la construit.
Lire aussi : Lancement du Faso Digital : le Burkina entre dans l’ère des foires virtuelles
Par Sabine Compaoré|Zoodomail.com
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