Burkina – Devant le Tribunal : Kadi rattrapée par la justice après une virée mouvementée à Tampouy

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Devant le Tribunal

Le jeudi 30 octobre 2025, Kadi a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour complicité de vol de moto, de téléphone portable et dégradation de bien d’autrui.

 

Les faits remontent au mois d’août 2025, lorsque la jeune femme a été interpellée à Tampouy pour des faits de vol aggravé et de dégradation. La moto appartenait à M. Yao, et le téléphone à M. Sawadogo.

 

À la barre, Kadi livre sa version :

« Un soir, j’étais dans une chambre de passe avec un homme. Nous ne nous sommes pas entendus sur le prix, il est parti en me laissant. En quittant les lieux, j’ai croisé un autre homme à Tampouy. Nous avons discuté, il m’a présentée à sa maman qui m’a offert du “dégué”. Ensuite, il m’a proposé de m’apprendre à conduire sa moto à embrayage. Pendant qu’il me montrait, il est descendu et des gens ont commencé à le poursuivre parce qu’il aurait arraché un téléphone. Je n’ai rien compris, quelqu’un m’a cognée, et comme je ne maîtrisais pas la moto,je suis tombée et j’ai été arrêtée. L’homme, lui, a pris la fuite. »

 

Selon la victime M. Sawadogo, propriétaire du téléphone :

« J’étais devant ma porte quand le gars et la fille sont passés devant moi, puis sont revenus. Le gars m’a arraché mon téléphone entre mes mains. »

 

Le tribunal demande à Kadi :
« En passant, vous avez cogné Sawadogo ? »
« Non », répond-elle.

 

Le propriétaire de la moto, M. Yao, explique pour sa part :

« Ma moto a disparu en juillet 2025 à la zone du Bois. La police m’a appelé en août pour dire qu’elle avait été retrouvée, mais elle était abîmée. »

 

Le tribunal interroge à nouveau Kadi :
« Comment s’appelle le monsieur qui vous a remorquée avec la moto ? »
« Idriss. C’était la première fois que je le voyais. Il m’a présentée à ses parents. »
« Votre première fois, et vous étiez consentante ? »
« Oui. »
« C’est bizarre », commente le tribunal.
« Vous connaissez son numéro ? »
« Non, mais j’ai accompagné la police chez lui. »
« Et le monsieur de la chambre de passe ? »
« Je n’ai plus de ses nouvelles. »

 

Le tribunal s’enquiert de son passé :
« Vous avez déjà eu affaire à la police ? »
« Oui, pour des bagarres et des malentendus. »
« Vous avez tenté de vous évader ? »
« Oui, parce que mes co-détenus m’ont dit de fuir, sinon la police allait me charger d’infractions que je n’ai pas commises. »

 

Au titre des réclamations, M. Sawadogo demande 205 000 F CFA pour son téléphone, tandis que M. Yao ne réclame aucun dédommagement pour la moto.

 

Dans ses réquisitions, le ministère public déclare :

« Kadi est poursuivie pour complicité de vol aggravé de moto et de téléphone portable, ainsi que pour dégradation de bien d’autrui. Après analyse du dossier, il ressort qu’aucun élément ne prouve son implication dans le vol de la moto. Qu’elle soit donc relaxée de ce chef. En revanche, le vol du téléphone est établi. Elle a tenté de fuir à la police, et la dégradation de la moto est prouvée. Qu’il vous plaise de la condamner à 5 ans de prison dont 1 an ferme, et à 1 000 000 F CFA d’amende, assortie du sursis. »

 

Dans son verdict, le Tribunal de grande instance de Ouaga I
relaxe Kadi du chef de vol de moto la déclare coupable de complicité de vol de téléphone portable et de dégradation de bien d’autrui
la condamne à 12 mois de prison dont 6 mois ferme et à 500 000 F CFA d’amende assortie du sursis, lui inflige une amende supplémentaire de 50 000 F CFA pour la dégradation de la moto et l’oblige à payer 205 000 F CFA à M. Sawadogo, la victime du vol de téléphone.

 

Par Zaire Sanffo | Zoodomail.com

 

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