Ce lundi 8 décembre 2025, Sali et Salif ont comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I, poursuivis pour faux et usage de faux en écriture publique sur des documents d’attribution d’une parcelle revendiquée par Lambert. Les deux prévenus ont nié les faits à eux reprochés.
Les faits remontent à 1997. Lambert affirme avoir acquis une parcelle auprès d’un déguerpi de Bilbabili (actuelle Cité An III) au quartier Tampouy. Quelques semaines plus tard, il découvre que des matériaux ont été déposés sur le terrain, ce qui le pousse à faire suspendre les prétendus travaux.
En 2010, lors d’une opération de retrait des parcelles non mises en valeur, Lambert constate que la sienne ne figure pas sur la liste. Soupçonnant une falsification, il mène des recherches en 2013 et conclut à l’existence probable d’une fausse fiche d’attribution. C’est ainsi que l’affaire arrive progressivement devant la justice.
Les explications à la barre
Fati, témoin de l’époque, explique :
« Un soir de 1997, mon mari est revenu du service et m’a dit qu’il avait acheté une parcelle et mis mon nom sur les documents. Quelques temps après, nous avons divorcé et je suis rentrée en famille. En 2014, il est revenu me demander de signer des documents de vente. Peu après, il est décédé. Et c’est récemment qu’on m’a convoquée pour falsification. Je ne suis au courant de rien. »
Adama, pour sa part, indique :
« En 2014, on m’a proposé cette parcelle avec un PUH. Les documents portaient le nom de la dame. J’ai fait inscrire le nom de mon enfant et les services compétents ont validé. »
Interrogatoire du tribunal
« Le faux porte sur quoi ? », questionne le tribunal.
Lambert répond : « C’est quand j’ai vu que lors de la publication des parcelles non mises en valeur, la mienne n’y figurait pas. J’ai saisi la justice, puis en 2023 la gendarmerie et le dossier est venu vers vous. »
À la question : « Que reprochez-vous à Sali et à Salif ? », Lambert est catégorique :
« Je veux ma parcelle », répète-t-il.
Salif, lui, déclare :
« J’ai acheté cette parcelle en 2014 pour 20 millions. Pendant des années personne ne s’est plaint. Et c’est 2023, j’ai été convoqué et le juge a dit que le dossier reposait sur des éléments insuffisants. »
Réquisitions et verdict
Le ministère public a requis l’extinction de l’action publique, estimant que les faits sont trop anciens pour être poursuivis.
Le tribunal a suivi ces réquisitions et déclaré l’action publique éteinte.
Dans son dernier mot, le juge a tenu à rappeler à Lambert :
« En matière de justice, il y a des délais pour agir. Depuis 1997, quand vous avez constaté des débuts de construction, c’était le moment de saisir le tribunal. »
Image IA
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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