Le jeudi 4 décembre 2025, Noufou, père de cinq enfants, comparaissait devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour faux et usage de faux en écriture privée, au préjudice Assurance MCI Burkina . Le montant du préjudice est estimé à 2 813 000 F CFA.
Courant l’année 2025, le prévenu explique avoir ramassé une carte d’assurance dans la nature. Connaissant, selon lui, « l’utilité de la carte » pour avoir travaillé dans plusieurs sites miniers, il décide d’en faire un usage frauduleux. Il fabrique alors un cachet médical, imite la signature d’un médecin et produit de faux documents de consultation et d’ordonnance. Grâce à ces pièces falsifiées, il parvient à obtenir des bons dans certains centres de santé, puis se fait délivrer des médicaments dans une dizaine de pharmacies.
Son stratagème prend fin lorsqu’un pharmacien de la Pharmacie Sacré-Cœur découvre les irrégularités et l’interpelle. Noufou reconnaît les faits et demande pardon au tribunal.
Les explications à la barre
Interrogé sur les circonstances, Noufou déclare :
« J’ai effectivement ramassé la carte d’assurance d’une dame. Je n’ai pas volé. J’ai imité la signature d’un médecin et obtenu des médicaments, que j’ai ensuite écoulés au grand marché Rood Woko. J’ai eu environ 200 000 F CFA que j’ai utilisé pour la scolarité de mes enfants. »
Le représentant de MCI Assurance explique de son côté :
« Une dame nous a signalé la perte de sa carte. Nous l’avons immédiatement bloquée dans le système. Mais certains partenaires pharmaciens travaillent manuellement, hors système. C’est à ce niveau que le préjudice, estimé à plus de 2 millions de F CFA, a été enregistré. »
Il ajoute que d’autres cartes circuleraient hors contrôle et suppose que le prévenu pourrait en être responsable. Ce que ce dernier nie : « Non, ce n’est pas moi. »
Les réquisitions
Pour le ministère public, les faits sont graves et parfaitement caractérisés. Il souligne que le prévenu a fabriqué un cachet, imité une signature, produit de fausses ordonnances et tenté de se faire servir des produits pharmaceutiques. Il rappelle également qu’il a voulu prendre la fuite lorsque le pharmacien a constaté le faux. « C’est un professionnel. S’il sort, il va recommencer », soutient-il, avant de requérir 60 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 3 000 000 F CFA.
Le verdict
Après délibération, le tribunal déclare Noufou coupable des faits de faux et usage de faux en écriture privée et le condamne à trois ans d’emprisonnement ferme. Il lui inflige également une amende de 1 000 000 F CFA assortie du sursis. La demande de la partie civile est jugée partiellement fondée. Noufou devra verser à MCI Assurance la somme de 2 813 000 F CFA au titre du préjudice financier, ainsi que 500 000 F CFA pour dommages complémentaires.
En dernier mot, le prévenu affirme regretter ses actes :
« Je suis au chômage depuis l’attaque du site minier où je travaillais. J’ai honte de moi. Ma femme et mes cinq enfants m’attendent. C’est ma première fois. Je ne vais plus recommencer. »
Par Reine Zongo | Zoodomail.com
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