La société moaaga de Busma fait recours à la négociation pour résoudre les conflits qui opposent les communautés et entre les entités politiques internes et externes. Elle vise un accord, un compromis. La négociation est définie comme une pratique qui vise à réduire un écart ou renforcer un accord tout en travaillant à préserver une différence mutuellement acceptée. Pour Lionel BELLENGER, « La négociation est donc une communication spécifique en ce sens qu’elle est une épreuve dans laquelle chaque partie s’engage à discuter tout en acceptant une dépendance mutuelle vis-à-vis d’une décisiondevant se construire progressivement ou devant intervenir plus ou moins brutalement à l’issue de la confrontation ».
La qualité des relations interpersonnelles joue un rôle important dans la négociation. Le négociateur assume une tâche de plénipotentiaire et d’agent de communication. Il doit être à la fois ferme pour contribuer à la résolution des différends mais également flexible pour préserver les relations. Il est alors réaliste et patient, persévérant et expert. C’est l’homme du juste milieu qui sait prendre suffisamment de risques pour ne pas être déconsidéré et pas trop pour ne pas être désavoué.
La négociation se réalise par la palabre où se produisent d’interminables joutes oratoires et des plaidoyers verbaux qui peuvent durer plusieurs jours. La palabre permet d’aboutir à des accords dont l’engagement des parties demeure total. Dans ce dialogue conciliateur, la manière dont les négociations sont menées s’avère aussi importante que les résultats. Ces séances de discussions et de concertations permettent d’analyser, de proposer et d’agir pour sortir de la crise. C’est le moment privilégié pour remémorer les serments, les leçons de résolution des conflits du passé et les conséquences des excès en temps de guerre.
Busm Kéoog-naaba Koobo (Historien)
- Log in to post comments
