
Du 12 au 15 mai 2025, l’organisation AGRA a initié une session de formation à la Maison de la Femme de Toma (Nayala), au profit de 25 jeunes. L’objectif est de renforcer leurs capacités sur l’intégration de la dimension genre dans les activités agricoles, en mettant l’accent sur l’égalité des droits et la justice sociale.
Dans le langage des spécialistes, le genre désigne « l’ensemble des caractéristiques associées aux hommes et aux femmes dans une société donnée, façonnant leur identité culturelle selon le contexte historique et social ». Il renvoie ainsi aux rôles, statuts et responsabilités socialement construits, appelés à évoluer dans le temps.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit AGRA, en organisant cette session pour outiller les jeunes du Nayala à intégrer le genre de façon transversale dans toutes leurs activités.
Des interventions riches d’enseignements
Le Docteur Assetou Sawadogo/Kaboré, experte en genre est la facilitatrice de cette session. Selon elle, la session de formation s’est fixé pour objectif d’expliquer les concepts de genre et leurs impacts sur l’agriculture, identifier les inégalités de genre et leurs impacts dans le domaine agricole, puis proposer des solutions pour adresser ces inégalités. « On ne peut pas asseoir une agriculture intelligente et inclusive si les inégalités entre les sexes persistent », dit-elle.
Le but est de proposer aussi « des stratégies d’intégration de la perspective genre dans les activités agricoles et enfin encourager la participation actives des femmes et des jeunes dans la prise des décisions, l’accès et le contrôle équitable des ressources. »
« L’activité suscite un réel engouement auprès des bénéficiaires. Nous avons pour preuve, la participation des bénéficiaires. Il y a les feed-back des participants, sur comment elles arrivent à mettre en œuvre les connaissances théoriques apprises pendant les formations. »
Madame Kaboré a rappelé que la Politique Nationale Genre du Burkina Faso recommande une lecture du genre sous l’angle des inégalités sociales entre les sexes, avec pour finalité une justice sociale durable. Elle a insisté sur la nécessité de dépasser les perceptions classiques pour adopter une approche structurée, inclusive et orientée vers le changement.
Pour Tidiane Paré, le genre s’analyse à travers les inégalités liées non seulement au sexe, mais aussi aux catégories socio-professionnelles. Dans cette perspective, les femmes demeurent les plus désavantagées et requièrent une attention spécifique dans toutes les politiques publiques.
Mohamed Boro, quant à lui, retient de cette session que « le genre est éminemment participatif ». Il souligne que la participation est un pilier essentiel de la Gestion Équitable du Développement (GED), car elle permet aux bénéficiaires de jouer un rôle actif dans les projets et programmes.
Enfin, Edmond Nama a insisté sur la notion de « conscience genre », qu’il décrit comme la capacité à reconnaître les besoins spécifiques des femmes, des hommes et des groupes vulnérables. Pour lui, cette conscience symbolise une calebasse contenant des valeurs fondamentales pour le respect de la dignité humaine et le bien-être collectif.
Correspondance particulière
Zoodomail.com
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