Ce samedi 26 juillet 2025 restera une date mémorable pour l’Institut d’Accompagnement des Carrières Diplomatiques et Internationales (IACDI). Dans la matinée, s’est tenue au siège de l’institut à Saaba, à Ouagadougou, la cérémonie de sortie officielle de la première promotion de la Certification de Capacités en Diplomatie Sécuritaire (CC-DSE). Placée sous le haut parrainage du Général de Brigade Aimé Barthélémy SIMPORE, Directeur Général du Centre National d’Études Stratégiques (CNES). L’événement a réuni des participants venus de plusieurs pays africains ainsi que de nombreuses personnalités du monde diplomatique, sécuritaire, humanitaire et académique.
Une cérémonie d’ouverture riche en contenus et en symboles
L’activité a débuté par une conférence d’envergure sur un sujet d’actualité : « La Confédération des États du Sahel : un nouvel espace de sécurité collective face à la menace terroriste », brillamment animée par la Commissaire principale de police Wénéssamdé Alice NANA. Cette intervention a posé les bases d’une réflexion stratégique sur les nouvelles dynamiques régionales face à la recrudescence du terrorisme et des menaces transversales.
Le mot de bienvenue de Monsieur Zakaria OUEDRAOGO, Directeur Général de l’IACDI, a ensuite planté le décor. Ce dernier a salué la ténacité des participants, tout en soulignant que cette formation ne visait pas uniquement à transmettre des connaissances théoriques et pratiques, mais aussi à tisser un réseau de coopération transnationale durable. Dans ses mots empreints de vision, il a insisté :
« Chers certifiés… Je voudrais vous inviter, et j’insiste, à rester connectés les uns aux autres. Ce programme est aussi un réseau de coopération transnationale qu’il vous revient d’animer. Le monde attend de vous d’être des acteurs compétents, engagés et stratégiques. Soyez à la hauteur de cette attente. »
Il a, par ailleurs, adressé ses vifs remerciements au CNES pour son appui et son accompagnement à travers la mobilisation d’experts aguerris, ainsi qu’à la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC) pour son assistance académique.
Des résultats à la hauteur des attentes
Le représentant du Comité scientifique, David Nelson COMPAORE, expert au CNES, a présenté les résultats de cette première session. Au total, 46 participants issus de plusieurs pays africains – notamment le Burkina Faso, le Bénin, le Tchad, le Mali, le Niger – ont été inscrits à la formation, répartis sur huit modules spécialisés. A savoir :
- Introduction aux relations internationales
- Diplomatie sécuritaire : missions, dimensions, acteurs, approches, actions et impacts
- Négociation et médiation de crises
- Management de crises et de changement
- Lutte contre le terrorisme et les menaces asymétriques
- Cyber sécurité et menaces technologiques
- Genre, inclusion, droits de l’Homme et sécurité internationale
- Géopolitique et géostratégie.
Les participants ont bénéficié également d’un séminaire sur le protocole diplomatique et ont rédigé et soutenu un travail personnel de recherche sur une thématique en lien avec le champ de la certification.
Le dispositif d’évaluation exigeait une moyenne de 12/20 dans chaque module, y compris la note de soutenance, ainsi qu’une moyenne générale équivalente. L’ensemble des modules compte pour 40% et le travail personnel de recherche compte pour 60% de l’évaluation.
À l’issue des délibérations :
- 36 ont été admis,
- 8 recalés,
- 2 ont abandonné en cours de route.
Les performances individuelles se sont échelonnées de 13,22/20 à 17,60/20. Huit participants ont obtenu la mention "Assez Bien", vingt ont décroché la mention "Bien", et huit se sont distingués avec la mention "Très Bien".
Le comité scientifique a exprimé sa grande satisfaction et a salué la rigueur intellectuelle des candidats. Il a également recommandé l’organisation d’une session de rattrapage pour les participants qui n’ont pas pu déposer leurs travaux dans les délais.
Le discours des impétrants : un engagement fort pour la paix
Représentant ses pairs, Salfo BAMBARA, l’un des impétrants, a livré un discours poignant, empreint de reconnaissance et de détermination. Il a salué l’encadrement rigoureux, la qualité des enseignements et l’esprit de solidarité qui ont prévalu tout au long de cette formation de douze semaines.
« Douze (12) semaines durant, nous avons dû concilier contraintes professionnelles et apprentissage intense tout en bénéficiant de la disponibilité et de l’amabilité d’un corps enseignant constitué d’experts chevronnés. (…) Nous sortons de cette formation mieux outillés pour comprendre les enjeux, anticiper les risques et participer activement à la construction d’une paix durable. »
Il a conclu en affirmant l’engagement des impétrants à incarner les valeurs de l’IACDI et à œuvrer pour la paix avec éthique et responsabilité.
« En tant que pionniers de ce cursus, nous nous engageons à contribuer activement au maintien d’une sécurité durable, conformément à l’esprit de l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui disait : la sécurité n’est pas l’absence de conflit, mais la présence de conditions qui permettent à chacun de vivre dans la dignité. »
C’est dans cet esprit que les nouveaux certifiés ont adopté pour devise :
« Prévenir par la diplomatie, agir avec discernement, servir avec loyauté. »
Penser la sécurité au-delà des frontières
Prenant la parole en qualité de parrain, le Général de Brigade Aimé Barthélémy SIMPORE, Directeur Général du CNES, a livré une allocution à la fois stratégique et inspirante. Il a rappelé que les menaces sécuritaires actuelles – terrorisme, criminalité transnationale, cybermenaces, trafics illicites – nécessitent des réponses multisectorielles, articulant à la fois la force et la diplomatie.
« Le contexte géopolitique et sécuritaire dans lequel évoluent nos États nous impose de penser la sécurité de manière holistique, prospective et coordonnée. »
Il a félicité l’IACDI pour l’initiative de cette certification, et rappelé que celle-ci confère une mission plus qu’un statut :
« Ce certificat ne vous donne pas un statut, il vous donne une mission. Celle de porter avec responsabilité, loyauté et professionnalisme la voix de vos pays, de défendre les intérêts sécuritaires de vos nations et de promouvoir la coopération régionale face aux menaces communes. »
Réaffirmant l’engagement du CNES à accompagner l’IACDI, il a souligné que l’objectif final est de contribuer à l’émergence d’un leadership africain crédible en matière de diplomatie sécuritaire.
La remise des attestations de bonne fin de formation aux formateurs, puis celle des certificats aux impétrants, a marqué un moment de grande fierté. S’en sont suivies les photos de famille, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.
Cette première promotion de la Certification de Capacités en Diplomatie Sécuritaire de l’IACDI marque le début d’une nouvelle ère dans la construction des capacités africaines face aux défis sécuritaires contemporains. Au-delà de la cérémonie protocolaire, c’est une vision partagée qui se dessine : celle d’une Afrique proactive, résiliente et solidaire.
Les 36 certifiés sortis de cette promotion, désormais mieux outillés et engagés, portent l’espoir d’un continent capable de se prendre en charge, d’anticiper les crises, de négocier la paix, et de construire, ensemble, un avenir fondé sur la sécurité partagée, la dignité humaine et la coopération régionale.
Par Hermann GUINGANE|Zoodomail.com
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