L’Ambassade de Chine au Burkina Faso a abrité, le mardi 11 novembre 2025, une importante rencontre d’échanges sur la coopération sanitaire entre les deux pays. Autorités politiques, experts médicaux et responsables humanitaires ont salué plusieurs décennies de partenariat fructueux, marquées par des avancées tangibles dans le domaine de la santé publique. De nouvelles perspectives ambitieuses ont été présentées, axées sur l’innovation technologique, le renforcement des capacités médicales et l’amélioration des soins pour les populations burkinabè.
Depuis près de cinquante ans, la Chine est un acteur clé du développement sanitaire du Burkina Faso. Dès 1976, elle a envoyé sa première équipe médicale à Ouagadougou. Depuis, 16 brigades médicales, totalisant plus de 200 médecins, se sont succédé à travers le pays, illustrant une solidarité constante.
Dans son message d’ouverture, l’ambassadeur Zhao Deyong a rappelé que « la santé publique constitue un domaine prioritaire de la coopération sino-burkinabè », inscrite dans la continuité des engagements du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA).

L’ambassadeur Zhao Deyong
Des projets structurants pour moderniser le système de santé
La rencontre a permis de dévoiler des initiatives d’envergure : 2 000 professionnels médicaux seront déployés sur le continent africain, et 20 nouvelles infrastructures hospitalières verront le jour. Ces investissements visent à moderniser les plateaux techniques et à améliorer l’accès aux soins spécialisés, notamment en cardiologie, chirurgie, santé maternelle et lutte contre le paludisme.
Au Burkina Faso, la Chine a contribué à l’érection de plusieurs infrastructures majeures, comme l’hôpital de Koudougou et le futur CHU de Pala à Bobo-Dioulasso, annoncé pour fin 2025, appelé à devenir le plus grand établissement hospitalier du pays. Elle a aussi soutenu la rénovation du CHU Yalgado Ouédraogo et le renforcement du CHU de Tengandogo, désormais centre d’excellence en chirurgie cardiaque et en formation médicale.
Des résultats concrets et des vies sauvées
Le jumelage entre le CHU de Tengandogo et l’hôpital affilié à l’Université des sciences et technologies de Chine illustre la réussite de cette coopération. Il a permis la réalisation de près de 100 opérations cardiaques, 13 téléconsultations spécialisées, et la formation de 19 professionnels burkinabè en Chine. Plus de 410 millions de F CFA en matériel médical ont été offerts, contribuant à l’essor d’une filière nationale de chirurgie cardiaque.
Un appui humanitaire constant
Le vice-président de la Croix-Rouge chinoise, Liang Yu, a rappelé le rôle crucial de son organisation dans cette dynamique. Depuis 2018, six équipes médicales ont été dépêchées au Burkina Faso, notamment lors de la pandémie de COVID-19. Entre dons d’équipements, assistance technique et missions de soins, la Croix-Rouge chinoise s’impose comme un partenaire humanitaire de premier plan.
À l’horizon 2026, les deux pays célébreront 50 ans de coopération médicale, une étape que la partie chinoise souhaite marquer par de nouveaux engagements et une coopération technique renforcée.
Gratitude et vision d’avenir
Au nom du ministre de la Santé, le Dr Adjima Combary a salué « une contribution inestimable à l’amélioration de l’offre de soins » au Burkina Faso. Il a rappelé les progrès déjà réalisés et réaffirmé la volonté du pays de poursuivre cette dynamique. Le Burkina Faso envisage notamment la création d’un Institut du Cœur, inspiré du modèle chinois, pour renforcer son autonomie dans les soins spécialisés.
Un partenariat tourné vers l’avenir
Entre les réalisations passées et les ambitions futures, la coopération sanitaire sino-burkinabè se veut plus stratégique que jamais. L’achèvement du CHU de Pala, la montée en puissance de la chirurgie cardiaque et l’expansion des échanges de compétences témoignent d’une même ambition : bâtir un système de santé moderne, équitable et performant pour tous les Burkinabè.
Par Sidonie Rouamba|Zoodomail.com
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