Burkina–Devant le Tribunal : un essai de camion à Bassinko tourne au drame, une dame amputée du bras

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Devant le Tribunal

Le lundi 17 novembre 2025, Sawadogo a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I. Il est poursuivi pour défaut de visite technique, délit d’attestation d’assurance et blessures involontaires, après un accident survenu le 18 janvier 2025 et qui a grièvement touché deux dames, Ouattara et Diéné.

 

Ce jour-là, les deux femmes se rendaient à un mariage à Bassinko. Alors qu’elles attendaient des proches au bord de la route, un camion sorti d’un garage pour un essai les a percutées. Ouattara, grièvement atteinte, a vu son bras écrasé par une roue du véhicule, entraînant une amputation en urgence. Diéné a également subi plusieurs blessures. L’enquête révèle que le camion n’avait ni visite technique ni assurance au moment des faits.

 

Un camion en essai percute deux dames : une amputation inévitable

 

 

À la barre, Sawadogo a tenté d’expliquer sa responsabilité : il affirme être vendeur de pièces détachées et avoir accepté de réparer le camion du défunt père de son ami, en vue d’un accord pour travailler plus tard ensemble. Selon lui, il n’était pas informé que le véhicule allait être essayé. Le tribunal lui demande alors s’il avait acheté le camion ou disposait des documents administratifs ; il répond par la négative, indiquant que la réparation devait d’abord être achevée avant de gérer la situation légale du véhicule.

 

L’ami de Sawadogo, présent à l’audience, confirme que le camion appartient toujours à son défunt père, que les documents portent encore son identité et qu’il n’a jamais été vendu. Il garantit que l’accord avec Sawadogo portait uniquement sur la réparation dans l’espoir d’une collaboration.

 

La victime Ouattara, encore émue, raconte l’accident : elles étaient arrêtées au bord de la voie lorsqu’elles ont entendu le vrombissement du camion. Elles ont tenté de se décaler, mais le véhicule a foncé sur elles. La roue est passée sur son bras, qui a dû être amputé dès leur arrivée à l’hôpital.

 

Responsabilités croisées à la barre : Sawadogo et le chauffeur face aux faits

 

 

Au cours de l’audience, l’avocat des victimes estime que la responsabilité de Sawadogo est engagée, puisqu’un véhicule dépourvu d’assurance et de visite technique était sous son contrôle. Il rappelle que Sawadogo reconnaît avoir recruté un chauffeur. Il soutient que Ouattara, aujourd’hui amputée, voit sa vie et celle de son couple profondément bouleversé et sollicite la prise en charge de la prothèse du bras estimée à 30 millions de FCFA, 10 millions de FCFA pour le préjudice, 15 millions pour les frais de soins les frais médicaux et cinq cent mille FCFA pour les frais d’avocats.

 

Dans ses réquisitions, le ministère public revient sur les faits et précise que le camion, vétuste, a réagi anormalement lors du freinage, la cabine basculant légèrement. Le parquet estime que le chauffeur a manqué de maîtrise et que Sawadogo était conscient qu’un essai interviendrait après la réparation. Il requiert contre le chauffeur une peine de douze mois de prison assortis du sursis et une amende de 25 000 francs CFA. Contre Sawadogo, il demande six mois avec sursis et une amende de 50 000 francs CFA pour défaut d’assurance, ainsi qu’une amende ferme de 25 000 francs CFA pour défaut de visite technique.

 

En défense, l’avocat de Sawadogo affirme que son client ne peut être tenu responsable, le camion ne lui appartenant pas. Il soutient qu’il n’a jamais autorisé la sortie du véhicule pour un essai et estime que les infractions ne sont pas constituées. Il précise également que son client a déjà dépensé plus d’un million de francs CFA pour les soins des victimes.

 

Le verdict est attendu pour le 8 décembre 2025.

 

Par Zaïre Sanffo|Zoodomail.com

 

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