
Le mardi 15 juillet 2025, Diallo A., père de 20 enfants issus de trois épouses, comparaissait devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I. Il est poursuivi pour avoir volontairement porté des coups et blessures à son locataire, Kabré B., des faits ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours.
Selon les déclarations à la barre, les faits remontent à la nuit du 1er juillet 2024. Diallo explique que Kabré loue une chambre dans son célibatorium situé à Mogtédo. Comme ses femmes résident dans des maisons séparées, Diallo affirme qu’il dort librement où il souhaite, selon ses besoins.
Une fois, il aurait été alerté par le comportement de son locataire qui, selon lui, aurait demandé un chargeur et du poisson braisé à son épouse. « Ce jour, je suis venu dans la cour sans ma moto. Je dormais au salon avec ma femme, et vers minuit, Kabré est rentré chez moi en culotte », a relaté Diallo. C’est à ce moment-là qu’il aurait saisi une barre de fer pour l’assommer, avant d’appeler la police le lendemain matin. Les agents ont constaté des traces de sang dans le salon.
Interrogé par le Tribunal, Diallo affirme avoir reconnu Kabré et justifie son acte en ces termes : « J’étais convaincu qu’il venait voir ma femme. »
De son côté, Kabré nie catégoriquement les accusations. Il affirme être rentré chez lui ce soir-là vers 22h et avoir été agressé alors qu’il était encore sur sa moto dans la cour, sans motif valable. « Je n’ai jamais dragué sa femme. Même avant, quand je le salue, il ne répond pas », a-t-il déclaré.
« M. Kabré, l’incident a eu lieu en juillet 2024. Pourquoi n’avoir porté plainte qu’en avril 2025 ? Et pourquoi le certificat médical mentionne-t-il une blessure consécutive à un accident ? », a interrogé l’avocat de M. Diallo.
En réponse, Kabré a expliqué que la blessure était profonde, qu’il a mis du temps à se rétablir, et qu’il poursuit encore ses soins à ce jour.
Concernant le certificat médical, il a reconnu avoir menti à sa famille en déclarant qu’il s’agissait d’un accident, afin d’obtenir de l’aide financière pour se soigner. « Si j’avais dit que c’est mon bailleur qui m’avait assommé, la famille m’aurait demandé de le laisser, qu’il allait me soigner lui-même. C’est pourquoi j’ai dit autre chose », a-t-il expliqué.
Trois millions huit cent mille francs CFA réclamés par la victime
Étant constitué partie civile, la victime, M. Kabré, a réclamé la somme de trois millions huit cent mille francs CFA au titre du remboursement des frais médicaux engagés et des préjudices liés à sa blessure.
Dans ses réquisitions, le procureur a reconnu que le comportement de la victime était discutable, notamment en raison de son entrée tardive dans la cour du bailleur. « Selon nos enquêtes, M. Kabré est effectivement entré dans le salon de Diallo vers minuit, croyant que la femme était seule », a précisé le parquet. Toutefois, il a souligné que la réaction de Diallo d'asséner un coup de barre de fer à la tête était extrêmement grave et aurait pu être mortelle. L’infraction de coups et blessures volontaires étant constituée, le ministère public a requis 12 mois de prison assortis du sursis, ainsi qu’une amende de 500 000 F CFA, également avec sursis.
L’avocat de Diallo a plaidé l’excuse de provocation, mettant en avant « la violation du domicile » et le caractère « immoral » de la présence nocturne de la victime. « Il cherchait quoi là-bas ? Il a menti sur le certificat médical, ce n’est pas anodin. N’importe qui aurait réagi par jalousie. » La défense reconnaît que Diallo regrette son geste, mais estime qu’il a agi sous la colère. Elle a demandé au Tribunal de relaxer le prévenu.
Le verdict a été mis en délibéré pour le 29 juillet 2025.
Imaqge illustrative
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Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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