Le vendredi 29 août 2025, la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I a jugé Hissen, élève contrôleur de douane, poursuivi pour des faits de vol et de détention illégale d’arme au préjudice du fonctionnaire de police Traoré.
Selon le dossier, le 31 juillet 2025, Hissen se serait emparé de l’arme de service de Traoré alors que ce dernier s’était momentanément absenté de son bureau pour se changer. Retrouvé dans le bureau du commissaire avec l’arme, Hissen a été mis aux arrêts.
À la barre, Hissen a reconnu avoir eu l’arme entre ses mains, mais a nié toute intention de vol. Il explique que Traoré lui aurait remis son arme avec le ceinturon, mais sans le chargeur, afin de « mystifier des filles dans un maquis » qu’ils fréquentent parfois ensemble pour boire de la bière. Il lui a remis son téléphone pour charge. C’est dans ce contexte qu’un agent de police a vu l’arme dissimulée dans sa poche avant de le menotter dans le bureau du commissaire.
La version du plaignant, Traoré
De son côté, le fonctionnaire de police Traoré a affirmé que Hissen est entré dans son bureau dans le cadre d’une plainte. Le temps pour lui de se changer dans un isoloir, il a constaté la disparition de son arme, laissée sans chargeur sur la table conformément aux consignes reçues en formation.
Il assure n’avoir jamais eu de relations amicales avec Hissen, ni partagé des sorties ou des consommations d’alcool avec lui. Il reconnaît cependant lui avoir permis de charger son téléphone dans son bureau, justifiant cela par un lien de « frère d’armes », sans plus.
Les observations du parquet
Le procureur a reproché à Traoré une certaine imprudence pour avoir laissé son arme à portée d’un tiers :
« Un frère d’arme n’est pas un Saint. La prochaine fois, c’est à vous que quelqu’un pourrait tirer », a-t-il averti.
Dans ses réquisitions, le ministère public a écarté l’infraction de vol, estimant qu’il n’y avait pas eu de soustraction frauduleuse et qu’une certaine proximité liait les deux hommes. En revanche, il a retenu l’infraction de détention illégale d’arme, reconnue par Hissen lui-même, et a requis 12 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende ferme d’un million de FCFA.
Le verdict du tribunal
Dans son délibéré, le tribunal a relaxé Hissen pour les faits de vol au bénéfice du doute. Toutefois, il l’a reconnu coupable de détention illégale d’arme et l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 500 000 FCFA également avec sursis.
S’adressant à Traoré, le juge a rappelé :
« Vous avez été négligent. Ressaisissez-vous ».
Quant à Hissen, le magistrat l’a mis en garde :
« Méfiez-vous de vos comportements avec les filles. Quand cela reviendra sous un mauvais angle, vous verrez les conséquences ».
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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