
La Côte d’Ivoire entre dans une période électorale lourde d’enjeux et de tensions. La publication de la liste définitive des candidatures retenues pour la présidentielle du 25 octobre 2025 a agi comme un véritable séisme politique : sur soixante personnalités, seules cinq ont été validées. Les noms de poids lourds comme Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam ou Pascal Affi N’Guessan ne figureront pas sur le bulletin.
Dans ce contexte, Charles Blé Goudé, président du COJEP, n’a pas manqué de réagir, ce lundi 15 septembre 2025. Celui qui fut l’un des visages de la jeunesse ivoirienne et ministre sous le régime de Laurent Gbagbo, aujourd’hui privé de candidature par une condamnation qu’il qualifie d’« injuste », s’est exprimé avec la double posture de l’homme blessé et du stratège politique.
Son message est clair : il se place aux côtés des exclus, partageant leur souffrance et celle de leurs militants, et rappelle que les échecs administratifs ou judiciaires cachent avant tout la désillusion de milliers d’hommes et de femmes. Mais Blé Goudé n’est pas resté seulement dans la dénonciation. Il a aussi tendu la main aux cinq candidats retenus, leur rappelant la responsabilité historique qui pèse désormais sur leurs épaules.
L’opposant ivoirien mise sur un réveil électoral massif : « Si tous ces millions d’Ivoiriens qui se sont abstenus en 2015 et 2020 votent massivement, nous gagnerons », a-t-il affirmé. Derrière cette phrase se dessine toute une stratégie : transformer la frustration en mobilisation.
Au-delà de sa personne, Blé Goudé pose une question centrale : la crédibilité du processus électoral. Il interpelle la Commission électorale indépendante (CEI) et appelle à un scrutin « transparent et sécurisé » pour éviter à la Côte d’Ivoire un nouveau traumatisme post-électoral. Ce message résonne comme une mise en garde, mais aussi comme une main tendue à la paix.
Enfin, le président du COJEP n’a pas fermé toutes les portes. Il a annoncé que sa formation politique désignera un candidat de ralliement lors d’un congrès à Yamoussoukro le 4 octobre prochain. Un choix stratégique qui pourrait rebattre les cartes de l’opposition et renforcer les chances d’alternance.
En somme, Charles Blé Goudé se positionne en chef de file d’une opposition fragmentée, mais déterminée. Ses mots rappellent une évidence : la démocratie ivoirienne n’a pas besoin d’exclusions, mais d’un débat ouvert et d’un processus électoral juste.
Par Yamyélé|Zoodomail.com
- Log in to post comments