
Le mardi 8 avril 2025, O. Boukaré a comparu devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou 1 pour répondre des faits de diffamation et d'atteinte à l’image. Il est accusé d’avoir tenu des propos mensongers et publié la photo de N. Abdoul sur sa page Facebook alors que ce dernier était malade. À la barre, le prévenu a reconnu les faits.
Les faits remontent à décembre 2024, lorsqu’O. Boukaré a publié sur sa page Facebook une photo de N. Abdoul accompagnée du commentaire suivant : « C’est ce monsieur qui détient ma carte grise ». Ce commentaire, tendancieux, visait à faire croire que N. Abdoul détenait la carte grise de sa moto.
Le prévenu a expliqué qu’il avait agi ainsi pour se venger de N. Abdoul, qui le soupçonnait de vol et l’avait convoqué à la gendarmerie. O. Boukaré a relaté qu’il avait travaillé avec la victime, mais que cette dernière l’avait accusé à tort de vol, ce qu’il n’avait pas supporté. De plus, il a précisé qu’il avait conduit N. Abdoul à l’hôpital lorsqu’il était malade et qu'il était resté à son chevet, mais n'avait pas reçu de reconnaissance. C'est pourquoi, selon lui, il a décidé de publier la photo de N. Abdoul sans son consentement.
Le Tribunal lui a posé des questions sur la publication de la photo sans l’accord de N. Abdoul, et le prévenu a reconnu qu’il n’avait pas demandé la permission. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que son acte était correct, il est resté silencieux avant d'exprimer des regrets, ajoutant qu'il avait voulu régler la situation à l'amiable avant que l’affaire n'aboutisse en justice.
Bien que les faits remontent à décembre 2024, la question de la prescription a été soulevée, car en matière de diffamation l’action pénale est éteinte après trois mois. Toutefois, le procureur a confirmé que le dossier n’était pas prescrit, car le parquet a été saisi le 13 décembre 2024.
Selon le procureur, l’infraction de diffamation n’était pas constituée, mais les faits d’atteinte à l’image étaient bien établis, car le prévenu avait publié la photo de la victime pendant sa maladie sans son consentement. Le procureur a requis une condamnation à 3 mois de prison et 250 000 FCFA d’amende, assortis de sursis.
Dans son verdict, le Tribunal a condamné O. Boukaré à 2 mois de prison et 250 000 FCFA d’amende, également assortis de sursis.
Ahmadou SERIGNE
Zoodomail.com
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