
Dans un Burkina Faso traversé par de nombreux défis sécuritaires, sociaux et identitaires, la parole religieuse demeure un puissant levier d’influence. C’est en ce sens que l’appel lancé ce dimanche par la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) mérite une attention particulière.
En marge d’une session de formation dédiée aux imams, prédicateurs et prêcheurs, le secrétaire exécutif de la FAIB, Adama Sakandé, a invité les fidèles musulmans, en particulier les jeunes, à faire preuve de retenue et de responsabilité dans leurs publications sur les réseaux sociaux. Le message est clair : l’espace numérique ne doit pas devenir un terrain d’expression de discours de haine, de division ou d’extrémisme religieux.
Loin d’être un simple rappel à l’ordre, cet appel traduit une prise de conscience salutaire au sein de la communauté musulmane. À travers la voix de son président du présidium, Aboubacar Yugo, la FAIB s’est positionnée comme garante d’un islam de paix, respectueux des différences et attaché au vivre-ensemble. Elle s’est engagée à promouvoir un discours religieux cohérent, mesuré et conforme aux principes de l’islam, mais aussi aux lois en vigueur au Burkina Faso.
Le contexte actuel impose en effet une vigilance accrue. Les réseaux sociaux, bien qu’outils formidables de diffusion, peuvent devenir des armes destructrices lorsqu’ils sont utilisés sans discernement. Il suffit parfois d’une vidéo mal interprétée, d’un propos hors contexte, pour embraser les esprits et alimenter les tensions.
En appelant à l’harmonisation du discours religieux et à un usage éthique du numérique, la FAIB pose un acte de maturité, de responsabilité et de patriotisme. Elle tend la main aux pouvoirs publics pour qu’un accompagnement approprié renforce les actions de sensibilisation, de dialogue interreligieux et de prévention de la radicalisation.
Dans un pays où l’unité nationale est aujourd’hui une exigence vitale, les leaders religieux, toutes confessions confondues, ont un rôle clé à jouer. Leur parole peut apaiser ou enflammer. Il appartient à chacun, croyant ou non, d’en mesurer la portée, surtout dans le cyberespace où tout se propage à la vitesse de l’éclair.
Responsabilité, éthique et discernement : voilà les maîtres mots pour construire ensemble un Burkina de paix, de justice et de cohésion.
Par Yamyélé|Zoodomail.com
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