
Conformément aux dispositions de l’article 18 de la loi n°082-2015/CNT du 24 novembre 2015, le contrôleur général d’État Lassané Compaoré et son chef du département Audit et Contrôle, Adama Paré, ont présenté à la presse, ce 4 juillet 2025, le Rapport annuel général d’activités (RAGA) de l’année 2023, produit par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC).
Ce rapport révèle que l’État burkinabè a subi en 2023 un préjudice financier de plus de 150 milliards de francs CFA, du fait de la corruption, de l’enrichissement illicite, des détournements et de la mauvaise gouvernance.
La corruption et les pratiques frauduleuses ont encore la peau dure au Burkina Faso. Ce n’est pas faute de le dire, à la lecture du RAGA 2023, qui dresse un tableau inquiétant de la gestion publique. Selon le contrôleur général d’État, les audits et contrôles menés par l’ASCE-LC ont permis de mettre en lumière de nombreuses faiblesses, irrégularités et dysfonctionnements au sein de l’administration.
De façon détaillée, le chef du département Audit et Contrôle, Adama Paré, a précisé que :
- Plus de 30 milliards de F CFA de préjudices financiers ont été identifiés, dont 25,3 milliards issus des enquêtes et investigations pénales ;
- 44,4 milliards de F CFA d’irrégularités ont été constatées dans le cadre des missions planifiées ;
- 82,6 milliards de F CFA d’irrégularités financières ont été décelées dans les audits de commandes.
Comme dans les années précédentes, les commandes publiques demeurent la principale source de malversations, tous profils d’agents confondus. À cela s’ajoute la problématique du foncier, notamment la gestion du foncier urbain, qui a fait l’objet de nombreuses plaintes et dénonciations investiguées par l’ASCE-LC.
Une situation préoccupante, qui témoigne de l’ampleur du fléau de la corruption au Burkina Faso. Le contrôleur général d’État a d’ailleurs souligné que la lutte contre ce phénomène ne saurait être durable sans un profond changement de mentalités.
Il a ainsi lancé un appel fort à tous les citoyens, de toutes les couches sociales, à s’engager résolument contre la corruption. Et de les rassurer : « Dans le Burkina Faso d’aujourd’hui, dénoncer n’est plus un risque, mais une responsabilité, une éthique, une contribution à la refondation de la Nation. »
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Par Thierry Kaboré|Zoodomail.com
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