Burkina-Devant le Tribunal : le mode opératoire d’un escroc dévoilé

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Devant le Tribunal

Le mercredi 19 novembre 2025, Bazié a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour des faits d’escroquerie au préjudice de plusieurs personnes, dont Kabré, présent à l’audience.

 

Au cours de l’année 2025, Bazié utilisait un compte Facebook pour se présenter tour à tour comme policier, travailleur social ou autre, selon les besoins exprimés par ses interlocuteurs. En jouant sur la détresse ou la vulnérabilité de ses victimes, il parvenait à leur soutirer de l’argent. Il estime avoir approché « une centaine de personnes », mais reconnaît que seules une trentaine ont effectivement versé des sommes, pour un total inférieur à 800 000 F CFA selon ses dires. Il affirme également avoir remboursé environ 400 000 F CFA.

 

Interrogé par le tribunal sur les raisons de sa comparution, il répond :
« La victime, c’est à travers Facebook que j’ai eu son contact. Je lui ai envoyé un post disant que je pouvais l’aider. Je ne reconnais pas avoir reçu de sa part deux millions. J’ai approché une centaine de victimes… Je ne demande pas plus de 30 000 F CFA. Je ne me souviens plus de tout. »

 

Concernant l’usage d’une identité policière, il déclare :
« C’est en fonction de la demande. »

Il explique que les transactions se faisaient via mobile money, à l’aide d’une puce obtenue grâce à « un petit » ayant utilisé la CNIB de son oncle. À la question du procureur sur l’absence de sa propre CNIB, il déclare :
« Quand j’étais à la MACO, celui qui gérait mes affaires a pris la fuite avec mes effets. »

 

Le témoignage d’une victime

La victime Zabré raconte les faits :
« Quand on a volé ma moto, j’ai publié sur Facebook. Un frère m’a appelé pour dire qu’un policier l’a contacté, affirmant avoir retrouvé la moto. J’ai pris le numéro, je l’ai appelé, il s’est présenté comme Adjudant de police. Il m’a dit que la moto avait été retrouvée entre les mains de délinquants et m’a demandé d’envoyer 28 000 F pour le transport depuis une localité éloignée. La police m’a ensuite signalé que c’était une escroquerie. Une enquête a été ouverte et il a été arrêté. »

À la barre, Bazié reconnaît les faits.

 

Kabré, réclame la restitution de sa moto ou, à défaut, une compensation :
« Ma moto a été volée. Je n’ai plus de moyen de déplacement. C’est difficile. Je réclame 200 000 F CFA pour le préjudice : il avait dit qu’il avait ma moto, puis il a dit qu’il ne l’avait plus. »

 

Pour le procureur, les faits d’escroquerie sont clairement établis :
« Lorsqu’il voit une personne en détresse, il se présente comme travailleur social. Une victime de vol, il se présente comme policier. Il a déjà purgé une peine à la MACO pour des faits similaires. Il n’a visiblement pas retenu la leçon. »

 

Il requiert une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et une amende de 3 millions de F CFA, également ferme.

 

Les derniers mots du prévenu

Dans sa dernière prise de parole, Bazié implore la clémence du tribunal :
« Quand je suis revenu de la MACO, ma femme a fait une crise de folie et a quitté la maison. Ma fille aînée, qui devait aller à l’école, travaille dans un maquis pour nourrir ses petits frères. Cinq ans en prison, c’est trop. J’ai retenu la leçon. Tous les jours à la MACO, je prie pour les victimes. Je suis en train de payer ce que j’ai fait. Je demande votre clémence. »

Le délibéré est prévu pour le 8 décembre 2025.

 

Par Zaïre Sanffo|Zoodomail.com

 

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