
Le mardi 30 septembre 2025, Convolbo et Congo, deux jeunes, ont comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour répondre des faits de vol et de détention illégale d’arme pour Convolbo, et de recel ainsi que de détention illégale d’arme pour Congo, une arme appartenant à un militaire. Les deux prévenus ont reconnu les faits à eux reprochés.
Au cours du mois de juin 2025, un sergent a constaté vers deux heures du matin la disparition de son pistolet automatique, qu’il avait soigneusement placé sous son coussin. Il a immédiatement signalé la perte aux autorités compétentes. Quelques semaines plus tard, à la suite d’une dénonciation anonyme, les enquêteurs ont découvert que le jeune Congo détenait une arme illégalement, ce qui leur a permis de remonter jusqu’à l’auteur du vol. Les deux ont été interpellés et présentés devant le juge ce mardi.
Selon Convolbo, c’est aux environs de deux heures du matin qu’il a remarqué que la porte de la maison n’était pas fermée. Il en a profité pour s’introduire et prendre l’arme qui se trouvait sous le coussin, avant de la proposer à Congo pour 20 000 F CFA, car il avait besoin d’argent, tout en sachant que c’était interdit.
De son côté, Congo déclare : « Je ne le connais pas. Il passait et m’a proposé l’arme. Il disait vouloir 500 000 F CFA, mais je lui ai offert 20 000 F CFA. J’ai payé avec des munitions. Je savais que ce n’était pas à lui. »
« Convolbo, comment avez-vous eu accès à la cour ? », a demandé le tribunal.
« La porte était ouverte quand je passais », a-t-il répondu.
Selon la victime, « Je me suis réveillé brusquement et j’ai dit à ma femme, vers deux heures du matin, que la cour avait été visitée. J’ai constaté que l’arme avait disparu. La portaille était fermée, mais pas la porte de la maison. »
Comment l’arme a-t-elle été dérobée ?
« Vous êtes entré comment ? », a demandé le procureur à Convolbo.
« Par le mur », a-t-il répondu.
« Qu’avez-vous pris ? »
« Je cherchais de l’argent, et à défaut, j’ai pris l’arme. »
« L’arme, c’était pour quoi faire ? »
« Je suis en quête d’argent », a répondu le prévenu.
« Et vous, Congo, vous le connaissez ? »
« Non », a-t-il affirmé.
Le procureur a alors lancé : « Vous payez une arme à 20 000 F CFA comme si c’était une paire de chaussures ! Il fallait alerter les autorités. Vous n’avez pas suivi la voie légale. Ou bien c’était pour faire un braquage ? »
Dans ses réclamations, le sergent a demandé la restitution de son arme avec son chargeur complet, car, selon ses dires, le commissariat lui aurait indiqué avoir récupéré 10 munitions auprès des prévenus, tandis que Congo affirme avoir payé l’arme avec 17 munitions. La victime réclame également 150 000 F CFA pour ses frais de déplacement.
Dans ses réquisitions, le procureur a rappelé que Convolbo avait escaladé le mur pour voler l’arme, ce qui établit le vol aggravé et la détention illégale. Pour Congo, il a reconnu qu’il savait qu’il existe une procédure pour acquérir une arme. Le parquet a donc requalifié les faits : pour Convolbo, vol aggravé commis de nuit, par escalade, et détention illégale d’arme peine requise : 60 mois de prison, dont 36 mois ferme, et une amende d’un million de F CFA assortie du sursis. Pour Congo : 60 mois de prison, dont 24 mois ferme, et une amende d’un million de F CFA ferme. Le procureur a également ordonné la restitution de l’arme au militaire.
Pour la défense, l’avocat de Congo a plaidé que son client n’a pas nié les faits et qu’il a naïvement acheté l’arme, sans savoir qu’il commettait une infraction. « Il ne savait pas qu’on ne peut pas acheter une arme à 20 000 F CFA comme ça. C’est sa première fois. Il n’a pas utilisé l’arme. Il a 23 ans, et la police a retrouvé l’arme chez lui. Nous demandons pardon. Avec le temps passé à la MACO, il a compris. Nous sollicitons des travaux d’intérêt général ou le sursis », a conclu la défense.
Dans son délibéré du 8 octobre 2025, le Tribunal de grande instance de Ouaga I a retenu les qualifications de vol et de recel, respectivement reprochées à Convolbo et Congo, et les a déclarés coupables.
Le tribunal a condamné Convolbo à 60 mois d’emprisonnement, dont 36 mois fermes, ainsi qu’à une amende d’un million (1 000 000) de F CFA, assortie du sursis.
Congo, pour sa part, écope de 18 mois de prison, dont 6 mois fermes, et d’une amende d’un million (1 000 000) de F CFA, également assortie du sursis.
Le tribunal a par ailleurs déclaré partiellement fondée la réclamation du militaire plaignant et a condamné Convolbo et Congo à lui verser la somme de 100 000 F CFA à titre de dommages et intérêts.
Par Zaïre Sanffo|Zoodomail.com
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