
La rencontre du lundi 13 octobre 2025 entre le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, et les promoteurs du secteur privé de la santé, marque un tournant important dans la gouvernance sanitaire du Burkina Faso. Dans un contexte où l’accès équitable aux soins reste un défi majeur, cette initiative traduit une volonté claire : construire un partenariat équilibré entre l’État et les acteurs privés, plutôt que d’imposer des mesures unilatérales.
La décision du ministère de réguler les conditions d’intervention des agents publics dans les établissements privés n’a pas manqué de susciter des remous. Si son objectif, garantir une distribution équitable des ressources humaines et renforcer le service public, paraît légitime, son application immédiate a révélé des failles dans la chaîne de soins. Des structures privées contraintes de suspendre certains services, des patients laissés sans suivi, des équipements coûteux devenus inopérants : autant de réalités qui appellent à la prudence et à la concertation.
C’est donc avec justesse que le ministre Kargougou a choisi d’écouter, avant d’imposer. En reconnaissant les difficultés du terrain et en ouvrant un cadre d’échanges avec la Fédération des acteurs du secteur privé de santé du Burkina (FASPB), il pose les bases d’une gouvernance participative. Car la santé des Burkinabè ne saurait être un terrain de confrontation entre le public et le privé, mais un espace de complémentarité et de solidarité.
Les promoteurs privés, de leur côté, ont montré une réelle volonté d’adaptation. Certains envisagent déjà l’autonomie à moyen terme signe d’un engagement responsable. Mais cette ambition ne pourra se concrétiser sans un accompagnement technique et financier soutenu. Le secteur privé joue un rôle crucial, notamment dans les zones où l’offre publique reste insuffisante. Le fragiliser, ce serait affaiblir tout le système.
Le Burkina Faso gagnera à faire de cette concertation un modèle de co-construction des politiques publiques. Car derrière chaque décret, chaque mesure, se trouvent des malades, des familles, des vies. La santé est un bien commun. Et c’est ensemble, pouvoirs publics, professionnels, et citoyens, que nous pourrons garantir son accès à tous.
Par Yamyélé|Zoodomail.com
- Log in to post comments