
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) a présenté, ce mardi 21 octobre 2025, les grandes lignes de son rapport d’activités 2024, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou. Le document, déjà transmis au Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo le 6 octobre dernier, dresse un bilan jugé « globalement satisfaisant » par le président du Conseil de régulation, Abdallah Traoré.
Selon les chiffres communiqués, 37 autorités contractantes centrales de l’État ont conclu en 2024 un total de 4 492 marchés publics, pour une valeur globale estimée à 615,9 milliards FCFA. Près de la moitié de ce montant a été consacrée aux investissements, traduisant une progression notable du volume des marchés au service du développement national.
Un fait marquant de l’année a été l’entrée en vigueur d’une importante réforme juridique, matérialisée par l’adoption de cinq textes majeurs: la loi portant réglementation générale de la commande publique, le code d’éthique et de déontologie, ainsi que plusieurs décrets relatifs aux procédures de passation et à la maîtrise d’ouvrage.

« Ce nouveau dispositif vise à moderniser le système et à le rendre plus efficace. Il nécessite cependant une appropriation pleine et entière par tous les acteurs, qu’ils soient issus du public, du privé ou de la société civile », a expliqué Abdallah Traoré.
Sur le plan disciplinaire, l’Organe de règlement des différends (ORD) de l’ARCOP a tenu 118 sessions au cours de l’année 2024. 988 recours ont été examinés, dont 696 plaintes, 193 demandes de conciliation et 99 dossiers disciplinaires.
L’Autorité a par ailleurs renforcé sa veille contre la fraude. Sur 24 dénonciations enregistrées, la moitié s’est révélée fondée, permettant de rectifier certaines procédures et d’identifier des documents falsifiés.
Côté renforcement des capacités, 23 sessions de formation ont été organisées au profit de 700 participants, dont 328 ont été certifiés en gestion, contrôle et régulation des marchés publics, en partenariat avec l’Université Thomas Sankara.

S’exprimant à son tour, le Secrétaire permanent de l’ARCOP, Modeste Yaméogo, a salué les efforts de l’institution malgré un contexte sécuritaire difficile.
« Je dirais qu’en réalité, cette question d’insécurité n’est même pas une difficulté pour nous actuellement, d’autant plus que le gouvernement a pris des mesures pour en atténuer l’impact. Nous disposons d’un dispositif qui permet de passer les marchés même dans ce contexte », a-t-il expliqué.
Le Secrétaire permanent a également réaffirmé le principe d’intégrité de tolérance zéro face aux pratiques frauduleuses.
« Désormais, les acteurs publics peuvent être sanctionnés ou exclus temporairement du système en cas de manquements. Les mécanismes de dénonciation, d’enquête et de sanction ont été renforcés pour garantir une gestion exemplaire des ressources », a-t-il ajouté.
En dressant le bilan de l’année écoulée, Abdallah Traoré a salué les « résultats fort appréciables » obtenus, notamment dans l’élaboration des outils stratégiques de régulation et l’amélioration continue du système national de commande publique.
Il a réaffirmé l’engagement de l’ARCOP à promouvoir une commande publique responsable, orientée vers la satisfaction des besoins essentiels de l’État et des populations.
Enfin, l’institution se projette déjà dans l’avenir avec la mise en œuvre de son 2ᵉ Plan stratégique (2025-2029), axé sur la performance et la transparence accrues du système national de passation des marchés publics.
Par Thierry Kaboré|Zoodomail.com
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