Santé : Yalgado, pionnier de la chirurgie “sans ouverture”

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Yalgdo

Le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo, hôpital de référence national héberge en son sein le Service de Chirurgie Générale où l’activité de chirurgie laparoscopique ou vidéochirurgie ou encore mal appelée « chirurgie au laser » bat son plein. Ce service offre des soins de qualité à la population grâce à cette chirurgie mini invasive. Depuis 2005 date à laquelle les premières interventions chirurgicales vidéo-assistées ont été réalisées par le Professeur Bonkoungou Gilbert, le service de chirurgie générale dont le Chef de service le Professeur Titulaire Ouangré Edgar et son équipe dynamique pratique cette chirurgie minutieuse. 

 

La vidéochirurgie s’est annoncée comme un bouleversement technologique dans la prise en charge des pathologies médicales et chirurgicales permettant d’éviter certaines complications de la chirurgie classique. Avec de nombreux avantages post opératoires tels que la réduction de la douleur, la réhabilitation plus précoce, l’avantage esthétique et surtout une diminution importante des complications post opératoires on note une adhésion de plus en plus croissante des chirurgiens et des patients à cette technique.

 

Cette intervention consiste à accéder à la cavité abdominale à l’aide d’un appareil d’optique de quelques millimètres de diamètre introduit par une petite incision le plus souvent au niveau du nombril. Elle permet de diagnostiquer certaines pathologies, d’explorer la cavité abdominale, d’évaluer le pronostic et faire un geste thérapeutique s’il est nécessaire. Elle se distingue de la chirurgie traditionnelle car l’œil du chirurgien est remplacé par l’optique et une caméra miniaturisée dont l’image apparait sur un moniteur écran. 

 

C’est donc dire que le service de chirurgie générale du CHU-YO s’est mis aux normes technologiques au service des patients. Les domaines d’application de cette chirurgie mini invasive se sont élargies grâce aux progrès technologiques. Les indications en chirurgie digestive se sont multipliées en moins de 20 ans et se sont diversifiées allant des interventions classiques jusqu’aux plus complexes. 

 

Aujourd’hui Docteur Elie Sawadogo, chirurgien et « laparoscopiste », aborde à la fois les pathologies chirurgicales digestives (appendicites, lithiase vésiculaires, péritonites aigues…), les pathologies gynécologiques (kystes, grossesses extra utérines, obstruction des trompes, endométrioses…) et les diagnostics (douleurs abdominales, ascites, tumeurs abdominales…) par cette technique avec des résultats très satisfaisants (mortalité nulle et des complications inférieur à 0,5%). Une étude menée cette année montre qu’elle est de plus en plus utilisée mais reste relativement faible. Elle représentait 1,18% de l’activité chirurgicale digestive dans le service. 

 

L’insuffisance du personnel, l’insuffisance de l’offre de formation font que cette technique peine toujours à être diffuser au Burkina Faso. 

 

Dans l’optique de palier à cette insuffisance dans la formation en coelioscopie, le Diplôme Universitaires de Chirurgie Laparoscopique de Ouagadougou (DU-CLO) a été créé en 2021 à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Le CHU Yalgado Ouédraogo représente un centre de formation pour les apprenants et de prise en charge en laparoscopie pour les patients. 

 

Selon Dr Elie Sawadogo, durant cette dernière décennie la chirurgie laparoscopique offre un intérêt significatif en termes de morbidité et mortalité témoignant ainsi sa maitrise grandissante dans le service ; nos résultats sont encourageants et incitent à étendre les indications. 

 

A cet effet, la nécessité de renforcement des équipements et des consommables médicaux permettra d’augmenter le niveau d’activité en chirurgie laparoscopique par l’inclusion des urgences chirurgicales digestives car le service dispose d’une seule colonne de laparoscopie pour la chirurgie programmée. 

 

On note cependant une attention particulière des autorités sanitaires tendant à améliorer le plateau technique des structures sanitaires nationales en matériels de pointe pour le bonheur des patients.

 

Si l’intérêt de l’abord laparoscopie n’est plus à démontrer, sa mise en œuvre n’est pas toujours simple et freine sa diffusion. Ces contraintes sont encore plus difficiles à surmonter quand les conditions économiques ne sont pas optimales.

 

Dr Elie Sawadogo

 

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