Le lundi 3 novembre, Soulama a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour coups et blessures volontaires sur la personne de Simboré.
Courant novembre 2024, Simboré, agent de joueur, se rendait dans un maquis en compagnie de son ami Yaro. Arrivés sur place, ils ont fait les présentations avec Soulama. Des injures ont aussitôt éclaté, puis la tension est montée et une bagarre a suivi. Simboré a reçu deux coups violents à l’œil, brisant sa rétine et provoquant une infirmité. Les deux hommes se sont présentés libres devant la barre.
« Il m’a traité de bât.rd… puis il m’a frappé »
À la barre, Simboré déclare :
« Après la présentation faite par mon ami, il a dit que je suis bât.rd, que c’est nous qui gâtons les enfants, surtout nous les diaspos. Je porte des lunettes. Il m’a tapé et les verres ont brisé ma rétine. J’ai reçu deux coups à l’œil. Je n’ai pas eu le temps de me défendre. Je ne le connaissais pas auparavant. Il s’est jeté sur moi. »
Le prévenu nie les faits
Soulama répond :
« Je ne suis pas un fou pour sauter sur lui. Ce n’est pas vrai. Je ne me souviens plus de certaines choses. Il y a eu des injures seulement. »
Interrogé sur la nature des injures, il concède :
« Ta mère con, fils de p.te… »
Avant d’ajouter : « C’est regrettable. »
Le tribunal observe :
« Vous voyez qu’il porte des lunettes à cause de ça. Il est presque aveugle, puisque l’autre œil ne fonctionne pas bien. Il est interdit de taper quelqu’un. »
Soulama répond : « C’était dans la colère. »
Le procureur hausse le ton
Le ministère public rappelle :
« Vous êtes venu libre et vous faites comme si de rien n’était. Au lieu de vous excuser, vous dites que vous ne vous souvenez pas. »
Le témoin Yaro confirme les coups
Yaro déclare :
« C’était un samedi soir. Je suis parti avec Simboré. Soulama ne l’a pas salué. Après les présentations, il lui a dit qu’il ne peut pas encadrer son enfant et la bagarre a commencé. Je lui ai dit : tu ne le connais pas et tu le tapes. Il est allé le taper une deuxième fois et on l’a emmené au dispensaire. »
Soulama réagit : « Ce n’est pas exact. »
Le tribunal enchaîne : « Qu’est-ce qui n’est pas exact ? Et ça vous fait rire ? »
Réclamations de la partie civile
Simboré réclame la somme de 5 050 000 F pour les soins et les autres dépenses engagées.
Réquisitions du parquet
Dans ses réquisitions, le procureur explique que Soulama a volontairement administré des coups ayant entraîné une infirmité permanente chez la victime. Il souligne que le prévenu ne montre aucun signe de regret. Le ministère public demande au tribunal de le condamner à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme, ainsi qu’à une amende de 500 000 F ferme également, et de délivrer un mandat de dépôt.
Plaidoirie de la défense
L’avocat de Soulama plaide qu’il s’agit d’une dispute autour de l’alcool et du football. Il affirme que son client a oublié certains faits parce que l’affaire remonte à un an, et qu’il a montré des signes de repentir en contribuant aux soins de la victime à hauteur de 400 000 F, puis 700 000 F avant son départ en Côte d’Ivoire. Selon lui, l’œil évolue normalement au vu du dossier médical. Il demande donc la relaxe et le rejet des réclamations de la partie civile.
Le verdict
Dans sa décision rendue le 10 novembre 2025, le Tribunal de grande instance de Ouaga I déclare Soulama coupable des faits. Il le condamne à 24 mois d’emprisonnement, dont 6 mois ferme, ainsi qu’à une amende de 500 000 F assortie du sursis. Le tribunal délivre un mandat de dépôt et condamne Soulama à verser 5 030 000 F de dommages et intérêts à la partie civile.
Dernier avertissement du juge
Pour conclure, le président rappelle :
« Il est interdit de taper quelqu’un. S’il y a injure, il faut porter plainte et non porter les mains. »
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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