La Coupe d’Afrique des Nations 2025 n’a pas encore débuté que la polémique enfle déjà. Ce qui devrait être une fête du football africain se transforme, aux yeux de millions de passionnés, en une affaire d’accès restreint, de favoritisme et d’injustice médiatique. L’attribution des droits de diffusion de la compétition à Canal+, chaîne payante française, a soulevé un tollé généralisé et à juste titre.
La décision de la Confédération africaine de football (CAF), qui ne concède que 32 matchs sur 52 aux télévisions africaines, est vécue comme une humiliation. Seule la télévision sud-africaine SABC a obtenu l’intégralité du tournoi. Pour les autres pays, les supporters devront passer à la caisse pour suivre leurs équipes. Ce choix est un choc, car la CAN est financée par l’argent public, par les taxes des citoyens africains. Ce sont les États africains qui construisent les stades, équipent les équipes nationales et paient les primes des joueurs. Et pourtant, le spectacle leur échappe.
À Lomé, une réunion de crise a réuni médias publics et privés du continent. Leur position est claire : la CAF ne peut importer un modèle purement commercial inspiré de l’Europe alors que l’Afrique ne bénéficie pas des mêmes mécanismes de financement. Le directeur général de la RTS, Papa Alé Niang, désigné porte-parole, a exigé équité et dignité. L’expression ne relève pas du slogan : elle traduit un malaise profond.
La CAN existe grâce au peuple africain. Elle appartient au peuple africain. Et ce peuple ne peut être exclu de sa propre fête. La CAF doit se souvenir que le football n’est pas qu’un business. Il est un lien social, un patrimoine culturel, un moment où les rues vibrent, où les drapeaux sortent des maisons, où les rêves naissent.
En favorisant un diffuseur payant face à des millions de fans modestes, la CAF crée un fossé. Elle marginalise les plus défavorisés et transforme une compétition populaire en produit de luxe. Ce n’est pas seulement injuste, c’est contraire à l’essence même de ce tournoi.
Nous le disons avec conviction : la CAN doit rester accessible. Le football ne doit pas devenir un privilège. La CAF doit revoir sa copie, car ce que réclament les médias africains n’est pas un droit commercial, mais un droit moral. L'accès universel à la CAN n’est pas un caprice, mais une exigence de justice.
Le continent mérite une CAN ouverte, inclusive, festive. Une CAN qui rassemble et non qui divise. Une CAN qui appartienne à tous, et non à quelques-uns.
Parce qu’au bout du compte, le football n’est pas seulement un ballon qui roule. C’est un peuple qui respire.
Par Yamyélé|Zoodomail.com
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