Arrestation de Me Guy Hervé Kam : le collectif de défense des droits de l’avocat s’insurge

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Avocats

Le collectif des conseils de Me Guy Hervé Kam, avocat soupçonné d’être mêlé à une affaire de « complot contre la sûreté de l’Etat et d’association de malfaiteurs », a convié les professionnels de médias à un point de presse qui s’est déroulé le vendredi 31 mai 2024. Il a pointé du doigt l’enlèvement de son client détenu depuis le 24 février 2024 sans aucun procès, libéré le jeudi 30 mai dernier, pour être arrêté dans la foulée, avant d’être placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), le même jour, par le juge d’instruction.

Face à la presse, les avocats deMe Guy Hervé Kam ont déclaré ne pas comprendre la procédure en cours contre leur client et Me Prosper Farama, de soutenir : « si vous me demandez actuellement de quelle procédure il s’agit, est-ce la même procédure de départ ou pas, je ne suis pas en mesure de vous le dire ». Abondant dans le même sens, Me Séraphin Somé a estimé irrégulière l’arrestation de son confrère Me Kam le 30 mai. Il déclare à cet effet : « nous sommes toujours dans l’illégalité. On ne peut pas dire qu’à partir d’hier, l’affaire Kam est dans la légalité. Il est toujours dans l’illégalité. Et cette illégalité tire sa source depuis le 24 janvier ». Un point de vue partagé par Me Prosper Farama, qui pense qu’il s’agit d’un rétropédalage initié pour corriger des problèmes formels liés à la conduite de cette affaire par ceux qui ont arrêté son client depuis janvier dernier. Il est formel, « ceux qui ont arrêté Me Kam, veulent régulariser quelque chose qui n’est pas régularisable pour pouvoir dire après que la procédure a été respectée »

Tout comme ses confrères constitués pour défendre les intérêts d’un des leurs, l’avocat a estimé qu’il y a une triple violation de la loi à l’égard de Me Guy Hervé Kam et de ses confrères constitués pour assurer sa défense. La première selon lui, est la violation des droits fondamentaux de son client. La seconde, est liée aux actions mises en œuvre pour empêcher les avocats constitués d’exercer leurs activités de défense et d’assistance d’un justiciable, a-t-il souligné. Pour ce qui est de la troisième, il parle du non-respect de la procédure qui s’applique à un avocat dans l’espace UEMOA.

Face donc à ces faits, le collectif a interpellé les autorités compétentes sur leur devoir régalien de protection des citoyens, avant d’exiger la libération pure et simple de l’avocat et de tous les citoyens enlevés. Et Me Prosper Farama de rappeler : « Nous réitérons que notre combat, c’est pour que tous les droits, même de ceux que nous avons combattus, soient respectés. Ce n’est pas une question d’avocat. Ce n’est pas une question de Me Kam. C’est une question de droit et de liberté. Advienne que pourra ». En attendant que leur exigence soit respectée, les avocats présents au point de presse ont annoncé qu’ils ne ménageront aucun effort pour le respect des droits des citoyens.

Thierry KABORE

Zoodomail.com

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