Le Commissariat de Police de l’Arrondissement (CPA) n°05 de la ville de Ouagadougou a mis fin au parcours d’un binôme de malfrats dans la capitale.
C’est un gang pas comme les autres. Un gang bien organisé avec un mode opératoire qui sort de l’ordinaire, savamment ficelé, préparé et exécuté avec minutie.
En effet, pour leur funeste besogne, ces deux malfrats se déployaient nuitamment à moto dans les espaces du quartier Ouaga 2000, notamment dans les alentours du monument des Héros nationaux, à la zone de SALITAS, à l'extension Sud de Ouaga 2000, à Sabtoana, aux quartiers Garghin, Nagrin, Bonheur-ville, Kouritenga et Paglayiri. Ils ciblaient les personnes à véhicule ou à moto en stationnement isolé dans des situations inconfortables. Ils les abordaient en se faisant passer tantôt pour des Policiers, souvent des Gendarmes ou des agents du Renseignement. Ils se présentaient aux victimes prétendant être des agents de sécurité envoyés en précurseur pour contrôle suite à leur position qui a été repérée par un drone de surveillance. Poursuivant, ils leur posaient des questions sur la régularité de leur présence en ces lieux. Ils font semblant incriminaient les pratiques malsaines aux allures de dépravation des mœurs auxquelles les victimes s'adonnaient pendant que les hommes sont au front pour lutter contre le terrorisme. Dans la totalité des cas, les victimes elles-mêmes reconnaissaient leur inconduite et imploraient l'indulgence des malfaiteurs.
C'est à cet instant précis que commence la partie cynique de leurs activités de délinquance. Conscients d’être en position d'ascendance sur leurs victimes, ils les sommaient de collaborer et fixaient des montants à payer au risque de voir l'arrivée du renfort pour les conduire à la base et plus tard au front. Les victimes résistantes étaient soumises à des manœuvres et subissaient des exercices physiques, ou même obligées de se dévêtir ou d'entretenir des rapports sexuels sous la menace d'une arme. Toutes ces scènes étaient filmées et sauvegardées. C’est ainsi qu’ils extorquaient de l'argent à leurs victimes en position de faiblesse qui étaient obligées, malgré elles, de s'exécuter afin de se tirer d'affaires. Ils leur soutiraient la liquidité en leur possession, avant de transférer leurs comptes mobiles money vers un de leurs propres comptes, le mot de passe de la victime étant donné par contrainte. Les sommes soutirées allaient de 500.000 à 2.000.000 FCFA avec des possibilités de marchandage. En fonction de sa qualité et de sa capacité financière, la victime pouvait être escortée par un des leurs pour faire des retraits dans des boutiques de transfert mobile money.
Il arrivait également que ces malfrats laissent la victime partir et par la suite, réclamer, le reste du montant convenu et, au moindre refus, ils l’envoyaient une vidéo pour la compromettre avec des menaces de publication. Concernant la gent féminine prise dans leur filet, ils les appelaient par moment pour exiger des dépôts de sommes d'argent et, si celles-ci opposaient un refus, ils leur faisant croire qu'ils viendraient à leurs domiciles et informeraient leurs conjoints.
C'est par ce procédé qu'ils se sont fait de la fortune. Et le préjudice causé par ce gang entre fin mai et novembre 2025 s'élève à plus de 18 millions (18.175.500) de francs CFA constitués de dépôts transités sur des comptes mobiles money, et 3.408.500 FCFA pour ce qui est de la liquidé arrachée des mains des victimes enregistrées.
Il est à noter que le butin était reparti entre eux. Ils menaient une vie mondaine et ont effectué plusieurs achats dont une parcelle, deux hangars au marché de Nagrin, des motos, des téléphones portables et l'équipement de leur maison.
Grâce à la collaboration des populations, les enquêteurs ont saisi deux motos, un téléphone portable et plus d’une dizaine de cartes SIM.
La Police Nationale réitère ses remerciements aux citoyens qui ne ménagent aucun effort pour accompagner les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dans le cadre de la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes. Elle les exhorte à plus de vigilance et de prudence et à toujours dénoncer les cas suspects aux numéros verts que sont les 17, 16 et 1010.
La Police Nationale, une force publique au service des citoyens !
SCRP
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