Diplomatie climatique : l’IACDI sacre sa première promotion certifiée CC-DEC

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Face à l’urgence climatique et aux impératifs de souveraineté environnementale, le Burkina Faso pose un jalon stratégique avec la sortie de la première promotion de la Certification de Capacités en Diplomatie Environnementale et Climatique (CC-DEC). Cette initiative visionnaire de l’Institut d’Accompagnement des Carrières Diplomatiques et Internationales (IACDI) entend doter l’Afrique de professionnels capables de peser dans les négociations internationales sur le climat, la biodiversité et le développement durable.

 

C’est au siège de l’Institut à Saaba, ce samedi 31 mai 2025, que les diplômés ont reçu leurs certificats, en présence d’un parterre d’acteurs institutionnels, de diplomates et de formateurs de haut niveau. 

 

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Le parrain de cette première édition, Dr Bouraïma KOUANDA, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, s’est fait représenter par M. BOUNKOUNGOU W. Jacques, coordonnateur technique du SP/CNDD, qui a transmis un message fort d’encouragement et d’ouverture du ministère à cette dynamique de renforcement des capacités diplomatiques environnementales.

 

Une conférence qui interroge les pratiques diplomatiques au Burkina et dans la sous-région

L’un des moments clés de la journée fut la conférence inaugurale animée par M. Emmanuel DIAGBOUGA, Inspecteur de l'Environnement et expert en évaluation environnementale. Sous le thème :« Diplomatie environnementale et climatique en Afrique : De la formation à l'action stratégique pour la souveraineté, la sécurité et un développement durable résilient »,le conférencier a livré une analyse pointue de l’insuffisance de compétences spécialisées dans les dispositifs diplomatiques africains, surtout burkinabè. Il a souligné la nécessité pour les États africains de disposer de personnels diplomatiques techniquement outillés, afin de mieux défendre leurs positions dans les enceintes multilatérales.

 

Ce point a suscité un débat animé. Des participants ont voulu savoir s’il ne serait pas pertinent de créer des postes d’attachés environnementaux au sein des missions diplomatiques. Cette proposition a été jugée pertinente, notamment au regard des enjeux croissants liés au changement climatique et à la biodiversité dans les forums internationaux.

 

Prenant la parole à ce sujet, un diplomate de carrière présent à la conférence, tout en reconnaissant que le renforcement des compétences environnementales au sein même du corps diplomatique restait une voie d’avenir, a rappelé avec réalisme les pratiques diplomatiques actuelles :

« Les ambassades ont toujours fonctionné en étroite coordination avec la centrale (la capitale) dans leur pays. Sur les questions techniques, elles s’appuient largement sur l’expertise des ministères sectoriels compétents, qui interviennent rapidement au besoin par la facilitation du ministère en charge des affaires étrangères. Il n’est pas exclu de faire appel aux techniciens, même à distance, tant que les processus de décision sont réactifs et cohérents. »

 

Des formateurs chevronnés, un encadrement d’excellence

Le programme CC-DEC s’est appuyé sur un corps professoral de qualité, composé de figures de référence telles que Dr Ibrahim KONATE, Inspecteur des eaux et forêts, M. Emmanuel DIAGBOUGA, expert en évaluation environnementale, M. Urbain BELEMSOBGO, ingénieur des Eaux et Forêts, M. Mamadou HONADIA, spécialiste de la finance climat et Dr Emma Marie Blanche KANTIONO, spécialiste en Genre, environnement et climat 

Zakaria

Leur engagement, malgré des agendas chargés, a été unanimement salué. Zakaria OUEDRAOGO, Directeur Général de l’IACDI, leur a rendu un hommage appuyé dans un discours structuré et prospectif, insistant sur la nécessité de construire une diplomatie spécialisée capable d’influencer les décisions mondiales.

« L’avenir se construit par la compétence. Et cette compétence se forge dans l’exigence, l’effort et la vision. »

 

Témoignages forts : un engagement au service de l’Afrique

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Parmi les certifiés, Namory Magassouba, diplomate guinéen en poste au Mali, a livré un témoignage d’une rare intensité :

« Bien que déjà diplomate de carrière, j’ai compris que les défis environnementaux nécessitent des compétences nouvelles, stratégiques et ciblées. Face à la vulnérabilité climatique de nos communautés, il est urgent de se réarmer intellectuellement pour mieux défendre les intérêts africains. »

Il a salué la qualité de la formation, l’expertise des encadreurs et a exprimé son engagement pour une diplomatie climatique panafricaine, proactive et éclairée.

 

Une première cohorte appelée à influencer l’avenir

S’exprimant au nom de la promotion et en remerciant chaleureusement l’ensemble des encadreurs de l’IACDI, Dr Guillaume NAKOULMA a insisté sur la dimension stratégique de cette certification. Pour lui, ce certificat n’est pas un simple document. C’est un mandat. Celui de parler au nom de nos peuples dans les instances où se négocie l’avenir de nos ressources, de notre souveraineté et de notre planète. 

 

Un appel à l’action collective

Docteur Poussi Sawadogo, Conseiller en formation de l’IACDI et président du Comité scientifique des Certifications de Capacités en Diplomatie de l’Institut à la clôture de la cérémonie, à la suite du Directeur Général  a lancé un appel solennel aux autorités, partenaires et acteurs du secteur :

« Le Burkina Faso et l’Afrique doivent être mieux représentés, mieux entendus, mieux préparés dans les discussions environnementales. Cette première promotion est un signal. Elle doit en inspirer d’autres. »

 

Vers une diplomatie environnementale crédible et africaine

Avec cette première promotion certifiée CC-DEC, l’IACDI confirme son rôle de pionnier de la formation diplomatique spécialisée en Afrique. L’institut offre une réponse concrète à un besoin stratégique : celui de former une élite panafricaine capable de défendre, négocier, influencer et transformer les politiques environnementales au niveau international. 

Après la diplomatie sanitaire et la diplomatie environnementale, l’IACDI se prépare au cours de l’année 2025 à certifiés des acteurs en diplomatie sécuritaire, en diplomatie humanitaire, en diplomatie et relations internationales et en diplomatie culturelle. Il s’agit là de la concrétisation du renforcement des capacités dans les diverses formes de la diplomatie. 

 

Par GUINGANE Hermann|Zoodomail.com

 

 

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