Le Café : la France confie un Centre chorégraphique national à l’artiste burkinabè Salia Sanou

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Salia Sanou

C’est une grande première pour l’Afrique, et une fierté pour le Burkina Faso. Le chorégraphe burkinabè Salia Sanou vient d’être nommé à la tête du Centre Chorégraphique National de Nantes (CCNN), en France. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2026. Une décision saluée par le ministère français de la Culture et les autorités locales de Nantes.

 

Une figure majeure de la danse contemporaine

 

Né en 1969 à Bobo Dioulasso, formé en théâtre et en danse, notamment auprès de Germaine Acogny, Salia Sanou s’est imposé comme une figure incontournable de la scène chorégraphique internationale. Il a dansé pour Mathilde Monnier à Montpellier, cofondé la célèbre compagnie Salia nï Seydou, et lancé en 2006 La Termitière, centre de développement chorégraphique à Ouagadougou.

 

Depuis plus de vingt ans, il explore les frontières du mouvement, de l’intime au politique. Son engagement va au-delà de la scène : il anime des ateliers dans des camps de réfugiés, écrit sur la danse, et crée des pièces puissantes comme Du Désir d’horizons ou Garden Party.

 

Une nomination historique

La nomination de Salia Sanou marque un tournant. C’est la première fois qu’un artiste africain est appelé à diriger l’un des 19 Centres chorégraphiques nationaux en France. Une reconnaissance rare dans un univers encore largement dominé par les codes occidentaux.

 

Son projet pour le CCNN : ouvrir la danse à tous les publics, des quartiers urbains aux zones rurales, mêler les esthétiques (danse contemporaine, danses urbaines, ballets), et créer des ponts entre les imaginaires africains et européens. Parmi ses ambitions : un défilé chorégraphique, de grands bals populaires et une nouvelle création autour de Nina Simone prévue en 2027.

 

Une fierté burkinabè

Pour le Burkina Faso, cette nomination est une victoire culturelle et symbolique. Elle valorise des années de travail acharné dans un pays où l’art se construit souvent à force de passion, de solidarité et de résilience.

 

C’est aussi un signal fort pour toute la jeunesse africaine : les artistes du continent peuvent rayonner à l’international sans renier leurs racines. Salia Sanou incarne cette Afrique créative, exigeante et engagée, capable de porter haut la voix du Sud sur les plus grandes scènes.

 

« Placer la jeunesse au cœur, penser les circulations qui nous unissent », dit-il. Une vision généreuse, en mouvement, qui ouvre une nouvelle page pour la danse et pour le dialogue des cultures.

 

À Salia Sanou, nous adressons nos félicitations les plus sincères. Et à la jeunesse burkinabè et africaine, ce message d’espoir : les rêves peuvent se danser, puis devenir réalité.

 

Par Yamyélé|Zoodomail.com

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