
Boussim a comparu le 13 août 2025 devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I. Il est poursuivi par Orabank pour avoir soustrait frauduleusement à la caisse un montant de 10 300 000 F CFA. À la barre, Boussim a reconnu les faits qui lui sont reprochés.
Courant fin juin 2024, Boussim, employé placé par l’agence de placement RMO Center à Orabank, soutirait à la fin des opérations, le soir, dans les paquets de dix millions, un montant de 50 000 F CFA, parfois 100 000 F CFA. Ces manœuvres de vol, qui ont perduré, ont été découvertes en mai 2025, entraînant pour la banque une perte totale de 10 300 000 F CFA.
Boussim explique qu’après avoir classé les paquets de 10 millions le soir, il retirait chaque jour 50 000 F CFA, parfois 100 000 F CFA, avant de remettre les liasses à la caissière principale. Souvent, le matin, ces mêmes paquets revenaient devant lui pour les opérations.
Le tribunal a voulu comprendre s’il n’y avait pas de vérification ou de contrôle à la caisse principale avant réception.
— « Non », a déclaré le prévenu.
— « Pourquoi ? », a insisté le juge.
— « Il y a beaucoup de paquets, ils n’ont pas le temps de tout vérifier », a répondu Boussim.
À la question de savoir où se trouvait l’argent volé, le prévenu est resté évasif, évoquant tour à tour avoir soigné sa mère ou avoir “goûté à la vie”.
Boussim avait déjà été sanctionné en mai 2024 pour une perte de 750 000 F CFA, mais il n’avait pas reconnu les faits à l’époque.
Le tribunal a fait observer à la banque sa négligence dans les contrôles, pouvant mettre en danger les clients lorsque des billets sont soustraits sans être détectés.
Selon le chargé du contentieux d’Orabank, les erreurs ont depuis été corrigées, ce qui a permis de découvrir et de stopper le système de Boussim. Il a assuré qu’il n’y avait pas de danger à être client de la banque.
Le représentant de RMO Center a expliqué que l’agence avait recruté le caissier, que la banque l’avait formé, et que le problème était survenu sur le terrain.
Au cours de l’audience, le tribunal a cherché à comprendre la nature de la convention liant RMO Center et Orabank. Il a été révélé que cette convention prévoit, en cas de perte au niveau de la caisse, une police d’assurance qui doit rembourser après débat contradictoire.
Pour l’avocat de la partie civile, Orabank, Boussim a exploité une faille interne. « Ce n’est pas la faute de la banque. Nous avons constaté qu’il n’a pas conscience de la gravité de ses actes. Il sourit quand il veut et refuse de dire où se trouve l’argent volé. Comme il a reconnu les faits, nous réclamons le montant principal de 10 300 000 F CFA, la même somme pour le préjudice moral, ainsi que 1 500 000 F CFA pour les frais exposés, à payer par le prévenu et RMO Center. »
Dans ses réquisitions, le procureur a demandé que Boussim soit reconnu coupable de vol et condamné à 36 mois de prison dont 24 mois fermes, assortis d’une amende ferme de 500 000 F CFA.
Pour l’avocat de RMO Center, la responsabilité de l’employeur ne peut être engagée. « Il y a eu négligence et faille au niveau de la banque. RMO Center n’a pas participé ni profité du vol. »
L’avocat de la défense a déclaré : « Je présente mes excuses pour le comportement de mon client à la barre. C’est un jeune qui n’a pas pu résister à l’attrait de l’argent. Il a reconnu les faits et reste constant dans ses déclarations. Nous demandons la clémence. RMO Center dispose d’un contrat d’assurance pour le remboursement des pertes. Il faut attendre le débat contradictoire entre Orabank et RMO Center pour situer les responsabilités. La constitution de partie civile d’Orabank est irrecevable vis-à-vis de mon client. »
Le verdict est attendu au mercredi 20 août 2025.
Image illustrative
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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