
M.Souleymane Ouédraogo, directeur général de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) a rencontré la presse le mercredi 13 septembre pour une de clarification sur le réaménagement de la grille tarifaire décidé en conseil des ministres le mercredi 6 septembre 2023.
Lors de son allocution, il a expliqué qu’une étude tarifaire avait été déjà faite depuis 2004 qui indiquait qu’il fallait réajuster à la hausse les tarifs d’électricité. « L’étude précisait qu’il fallait procéder à une augmentation de 10,7 % en 2004, de 12 % en 2007 et de 12,25 % en 2008. C’était des augmentations qui étaient nécessaire pour permettre de garder l’équilibre financier de la SONABEL. Mais en lieu et place de ces trois augmentations, l’Etat burkinabè a décidé de porter sur lui une partie de ce manque à gagner. L’Etat a préféré en 2006 faire une seule augmentation de 12,5% et a décidé d’octroyer des subventions à la SONABEL pour pouvoir supporter le manque à gagner » a-t-il fait savoir. Il a fait comprendre que de 2006 à 2022, l’Etat a déboursé 440 milliards de FCFA au titre des subventions accordées à la SONABEL. Cette subvention a donc profité à tous, car il n’y avait pas de différenciation avec les clients. Au cours de l’année 2022, l’Etat a déboursé plus de 70 milliards de FCFA. Afin de diminuer les subventions que l’Etat accorde à la SONABEL, il a jugé bon de faire une enquête qui va permettre de savoir quelle catégorie de clients n’a pas besoin de la subvention. C’est dans ce sens que l’Etat a identifié un certain nombre de clients pour lesquels il n’est plus opportun de subventionner leurs consommations d’électricité. « Et c’est seulement pour cette catégorie de clientèle qu’on a posé des tarifs qui ne prennent pas en compte les subventions. Ces clients, ce sont les banques, les compagnies d’assurances, les institutions internationales, les ambassades, les compagnies de télécommunications, les industries du tabac » a-t-il laissé entendre. Pour être plus explicite l’Etat n’a pas fait d’augmentation, il a juste retiré cette subvention à cette catégorie de clients, car il estime que ces derniers peuvent payer le tarif qui n’est pas subventionné. Le directeur général a rassuré que les ménages ne sont pas concernés par cette tarification.
Le préjudice, c’est que nous n’avons pas de central solaire…

En ce qui concerne la deuxième mesure, Souleymane Ouédraogo rappelle que c’est une distorsion de longue date que le conseil des ministres a voulu corriger. « Nous avons réalisé depuis 1988, une étude qui a permis de fixer les heures de pointe et les heures pleines pour la facturation de la SONABEL» en d’autres termes, ce sont « des heures qui sont définies pour appliquer une tarification différenciée. Quand on dit heure de pointe, cela veut dire qu’on va vendre l’électricité plus chère et quand on dit heure pleine, l’électricité sera relativement moins cher. Cela veut dire que depuis 1988, on a gardé les mêmes plages horaires. Il n’est plus économiquement justifié de maintenir ces heures » a fait comprendre le directeur général. En conclusion, cela porte préjudice au pays, car avant l’essentiel de la consommation était journalière. Mais aujourd’hui, la SONABEL a constaté que la plus grande consommation de l’électricité se fait en soirée. « Le préjudice que l’on crée à l’Etat burkinabè, c’est que la nuit, nous n’avons pas de central solaire. Pour satisfaire la demande dans la nuit, nous sommes obligé d’utiliser, nos centrales thermiques plus les importations. Les importations sont également limitées parce que la pointe que nous connaissons en soirée, c’est la même pointe que les pays qui nous donnent de l’électricité ». Pour y remédier à cela, la solution qui a été proposée, c’est « de déplacer tous les consommateurs qui peuvent venir consommer en journée. On a proposé donc une tarification qui fait que la nuit, l’électricité devient chère. Tout ce que je suis en train de dire, c’est une tarification qui ne concerne pas vous et moi, qui ne concerne pas les ménages du Burkina Faso » s’est-il voulu explicite.
L’avantage supplémentaire que la SONABEL, a en plus de la réduction de la production thermique nocturne, c’est qu’elle pourra profiter de la production solaire. En gros, cette mesure a permis de déplacer simplement les heures de pointe la nuit et les heures pleines en journée. Le directeur général n’a pas manqué de saluer ces mesures adoptées par le gouvernement parce que cela permettra d’optimiser les performances de la SONABEL et mieux, cela permettra à l’Etat de faire des économies.
Nefertari Ouédraogo
Zoodomail.com
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