
Le mardi 6 mai 2025, la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga 1 a statué sur une affaire d’abus de confiance impliquant trois prévenus. D. Cheick, de nationalité étrangère et informaticien de profession, était accusé d’avoir frauduleusement soustrait 2 940 000 FCFA du compte Mobile Money d’un certain O. Sidiki, et d’avoir transféré ces fonds à deux gérants de boutique de transfert d’argent : T. Sié Abdoulaye et W. Mahamoudou, poursuivis pour complicité.
Les faits remontent au 7 mars 2025. Ce jour-là, O. Sidiki, confronté à un problème technique avec son téléphone portable, sollicite l’assistance de D. Cheick. Ce dernier, après avoir réglé la panne, en profite pour s’introduire dans le compte Mobile Money de la victime. Il parvient à contourner les dispositifs de sécurité, notamment grâce à une application permettant de modifier l’empreinte digitale, et transfère la somme à ses deux coprévenus.
À la barre, D. Cheick a reconnu sans détour les faits. Il a expliqué avoir développé une relation de confiance avec la victime au fil du temps, ayant déjà apporté plusieurs services techniques à O. Sidiki, qui l’avait même gratifié de 50 000 FCFA par le passé. Il a ajouté qu’il souffrait d’une addiction aux jeux en ligne, notamment à travers la plateforme 1Xbet. Sous la pression de ses créanciers, il affirme avoir transféré 335 000 FCFA à T. Sié Abdoulaye et 600 000 FCFA à W. Mahamoudou pour rembourser ses dettes. Le reste de l'argent aurait été perdu dans les paris.
Les coprévenus, quant à eux, ont nié toute complicité. T. Sié Abdoulaye a déclaré ne pas connaître personnellement D. Cheick, bien qu’il reconnaisse que ce dernier fréquente sa boutique pour effectuer des transactions liées à 1Xbet. W. Mahamoudou a soutenu que les transferts effectués par D. Cheick étaient censés rembourser des crédits liés à des achats de jetons de jeu. Il a même précisé que l’informaticien lui devait encore 200 000 FCFA.
Constitué partie civile, O. Sidiki a réclamé le remboursement intégral de la somme détournée. Le parquet, convaincu que l’infraction d’abus de confiance était constituée à l’encontre de D. Cheick, a requis une peine de 36 mois de prison, dont 12 mois ferme, assortie d’une amende de 500 000 FCFA. Concernant les deux autres prévenus, le ministère public a conclu que la complicité n’était pas établie et a demandé leur relaxe.
Dans son verdict, le Tribunal a déclaré D. Cheick coupable des faits d’abus de confiance. Il a été condamné à 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, et à une amende de 500 000 FCFA assortie de sursis. Le Tribunal a ordonné en outre qu’il rembourse à O. Sidiki la somme de 2 940 000 FCFA, à titre de dommages et intérêts, sous contrainte judiciaire de 6 mois avec exécution provisoire. T. Sié Abdoulaye et W. Mahamoudou ont été relaxés pour infraction non constituée.
Ahmadou SERIGNE
Zoodomail.com
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