
N. Adama a comparu le vendredi 9 mai 2025 devant le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 pour répondre des faits de vol et de violences faites aux femmes. Il lui est reproché d’avoir volé une barrique, un vélo, et d’avoir exercé des violences morales ayant gravement entamé la santé mentale de sa mère, O. Alizéta. À la barre, le prévenu a partiellement reconnu les faits.
Les événements remontent à novembre 2024. N. Adama s’était emparé du vélo de son défunt père et d’une barrique entreposés dans la cour familiale, avant de les vendre. Il se serait également montré violent envers sa sœur, qu’il aurait chassée de la maison, et aurait proféré des menaces et insultes à l’encontre de sa mère. Après avoir longtemps supporté ce comportement, O. Alizéta a décidé d’alerter la police. N. Adama a été interpellé en mars 2025.
Il conteste le vol et minimise les violences
Le prévenu a expliqué qu’il ne considérait pas avoir volé les objets, car ceux-ci appartenaient à son défunt père, et selon lui, lui revenaient de droit. Il les aurait vendus pour 1 800 FCFA, estimant qu’il s’agissait de ferraille rouillée. Il admet que sa mère est affectée mais nie l’avoir insultée ou menacée.
« Si vous n’avez rien fait, pourquoi est-elle là ? », a questionné le tribunal. N. Adama a évoqué une réaction violente à un simple conseil de sa mère, qui lui avait demandé de ne plus inviter ses amis à la maison.
Le témoignage bouleversant de la mère
Invalide du bras et du pied droit, O. Alizéta a déclaré qu’elle vit dans la peur de son fils. « S’il me demande de l’argent et que je n’en ai pas, il m’insulte. Quand je n’ai rien, je préfère rester dehors », a-t-elle confié avec amertume. Elle affirme que son fils frappait régulièrement sa sœur, jusqu’à ce que celle-ci quitte la maison. Le prévenu reconnaît sa consommation de drogue, mais dit ne pas se souvenir des menaces envers sa mère.
La justice saisie à contrecœur
La mère reste catégorique : le jour des faits, son fils était « devenu comme fou », et même l’intervention des voisins n’a pas suffi. Elle a donc décidé de le poursuivre en justice malgré la douleur que cela représente. Au terme des débats, elle a toutefois refusé de se constituer partie civile, demandant seulement au Tribunal de « recadrer » son fils.
Les faits sont établis, selon le parquet
Le parquet estime que les faits de vol sont établis, le prévenu s’étant approprié des biens sans autorisation. Pour les violences faites aux femmes, le ministère public retient des actes d’intimidation dans le but d’obtenir de l’argent. La procureure a requis une peine de 12 mois de prison, dont 6 mois fermes, et une amende de 250 000 FCFA avec sursis.
Le prévenu implore la clémence
Devant le Tribunal, N. Adama a demandé pardon à sa mère et promis de changer de comportement. Il a affirmé vouloir reprendre son ancien travail et s’éloigner de ses amis.
« À votre âge, c’est vous qui devez donner de l’argent à votre mère, ou c’est elle qui doit vous en donner ? », a lancé le Tribunal. Tête baissée, le prévenu a reconnu qu’il avait failli à ses responsabilités.
Un verdict teinté de pédagogie
Le Tribunal a requalifié les faits de vol en usurpation d’héritage. Il a jugé que le vélo et la barrique, en tant que biens familiaux, ne pouvaient être vendus sans concertation avec la mère et la sœur du prévenu.
N. Adama a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois fermes, et à une amende de 250 000 FCFA assortie de sursis.
« Puisque vous ne voulez pas respecter votre mère, on va vous mettre en prison. Votre petite sœur viendra vous y préparer à manger jusqu’à ce que vous appreniez à la respecter », a conclu le Tribunal.
Ahmadou SERIGNE| Zoodomail.com
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