Le Café : une fois de plus, l’alternance attendra

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Alassane Ouattara

Ce 29 juillet 2025, Alassane Ouattara a levé le voile sur une décision que d’aucuns redoutaient, d’autres attendaient : il brigue un nouveau mandat à la tête de la République de Côte d’Ivoire. Un quatrième, pour celui qui est aux commandes du pays depuis 2011. En se plaçant une fois de plus sous l’autorité de la Constitution, le président sortant affirme vouloir poursuivre l’œuvre de stabilisation et de croissance, dans un contexte qu’il qualifie de « défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent ».

 

La justification juridique, la Constitution le lui permet, est recevable. La légitimité politique, elle, sera soumise au jugement du peuple. Mais au-delà du droit, une question persiste : qu’est-ce que cette nouvelle candidature révèle du paysage démocratique ivoirien ? Quelles conséquences pour la cohésion nationale dans un pays dont les blessures politiques restent vives ?

 

Ce scrutin s’annonce tendu. Car, face à Ouattara, les figures historiques de la politique ivoirienne reviennent aussi : Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Simone Gbagbo… si leurs candidatures ne sont pas bloquées. La compétition électorale risque de raviver des fractures mal cicatrisées, d’autant plus que les règles du jeu, notamment l’accès équitable à la liste électorale sont déjà contestées.

 

Mais ce retour en lice d’Alassane Ouattara pose surtout une question plus large, presque universelle en Afrique francophone : jusqu’à quand confier l’avenir d’un pays aux mêmes visages ? En insistant sur son « expérience », le président-candidat semble suggérer que la relève politique n’est pas prête. Pourtant, c’est justement en refusant de passer le flambeau que les générations montantes restent dans l’ombre.

 

La démocratie ivoirienne mérite un souffle nouveau, un débat d’idées, pas seulement une reconduction d’anciens équilibres. À trois mois du scrutin, l’enjeu n’est pas seulement de voter, mais de restaurer la confiance, de garantir la transparence et de bâtir un avenir post-conflit apaisé.

 

Alassane Ouattara entre à nouveau en campagne. La Côte d’Ivoire, elle, entre dans une période charnière. Puisse le pays y gagner en maturité démocratique.

 

Par Yamyélé|Zoodomail.com

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