
Le grand défilé militaire de Pékin, organisé pour marquer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait tout d’une démonstration de puissance. Plus qu’un simple hommage historique, l’événement s’est transformé en scène géopolitique, où Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong Un ont affiché une unité qui dépasse le symbole.
La Chine a montré ses muscles, en dévoilant des armes sophistiquées, dont un missile balistique intercontinental capable de transporter plusieurs ogives nucléaires. La Russie a trouvé dans cette parade l’occasion d’affirmer qu’elle n’est pas isolée malgré la guerre avec l'Ukraine. Quant à la Corée du Nord, elle s’est posée en alliée fidèle, parlant même de "devoir fraternel" envers Moscou.
Derrière les sourires et les accolades, le message est limpide : Pékin, Moscou et Pyongyang veulent bâtir un contrepoids au bloc occidental, une sorte de front de la défiance face à l’Europe et aux États-Unis. Cette alliance de circonstance, cimentée par la méfiance envers l’Occident, constitue un signal fort : le monde se fracture toujours plus entre deux pôles de puissance.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, n’a pas mâché ses mots en rappelant que la guerre russe en Ukraine bénéficie indirectement du soutien chinois. L’Europe, et au-delà l’ensemble du camp occidental, doit se préparer à composer avec ce nouvel axe qui se dessine.
Car si ce trio est soudé par des intérêts communs, il est aussi porteur d’instabilité. Les ambitions nucléaires nord-coréennes, la politique de force de Moscou et l’affirmation croissante de Pékin font peser de lourdes incertitudes sur la sécurité internationale.
En s’affichant ensemble, Xi, Poutine et Kim ne célèbrent pas seulement une victoire passée. Ils annoncent, en réalité, leur volonté d’imposer un nouvel ordre mondial. Aux démocraties de savoir si elles sauront y répondre par l’unité ou par la division.

Par Yamyélé|Zoodomail.com
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