Le mardi 29 juillet 2025, Sawadogo, 52 ans, a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga I, poursuivi pour des faits d’« escroquerie par pratiques de maraboutage », au préjudice d’un fonctionnaire des douanes, M. Semdé, pour un montant de sept (7) millions de FCFA.
Selon le dossier, en 2024, Semdé aurait sollicité les services de Sawadogo pour « multiplier » son argent à travers un rituel. À l’aide d’un canari, le marabout lui aurait fait croire qu’il visualisait l’argent, sans jamais réussir la prétendue multiplication. Sawadogo aurait alors restitué les fonds.
Mais Semdé revient vers lui après avoir entendu parler de deux autres personnes dont un certain Tasséré capables de réussir l’opération. Il entre en contact avec eux par l’entremise de Sawadogo. La suite ? Les deux complices disparaissent avec l’argent, et c’est Sawadogo seul qui se retrouve à la barre.
À la question du président du Tribunal : « Pouvez-vous multiplier de l’argent ? », le prévenu répond : « Je pouvais, mais j’ai arrêté il y a cinq ans. »
En l’absence de la victime et des deux Co prévenus en fuite, le Tribunal a demandé la réquisition du parquet.
Le procureur a affirmé que les faits d’escroquerie étaient constitués : « Sawadogo n’a ni la qualité, ni le droit de créer de l’argent. Il a utilisé des manœuvres frauduleuses pour tromper sa victime. L’enquête a permis de retrouver un canari, du parfum et d'autres produits suspects. » Il a requis 24 mois de prison et une amende d’un (1) million FCFA, le tout assorti du sursis.
De leur côté, les quatre avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple. Pour eux, leur client n’est ni l’auteur de l’escroquerie ni bénéficiaire de l’argent disparu. Ils affirment que dès son échec, Sawadogo a restitué l’argent, et qu’il ne pratique plus ces activités, se consacrant désormais à des travaux de forage.
Au final, le Tribunal a déclaré Sawadogo coupable d’escroquerie. Il écope de 12 mois de prison assortis du sursis, et d’une amende de 500 000 FCFA également assortis du sursis. L'absence de la victime a empêché toute constitution de partie civile.
Par Reine Zongo|Zoodomail.com
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