
Le vendredi 25 juillet 2025, Catherine a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I. Elle était poursuivie pour menaces sous condition à l’endroit de son mari, Yamba, et destruction volontaire de biens. Elle a reconnu les faits.
En 2024, le couple Compaoré traversait une grave crise. Disputes, injures et séparations rythmaient leur quotidien. En novembre, une altercation éclate dans la cour familiale. Catherine, hors de la cour, met la main dans son sac. Un élève commissaire de police la surprend et lui retire une arme à feu, évitant, selon Yamba, un potentiel drame.
Quelques semaines plus tard, le 23 décembre, Yamba retourne au domicile pour voir ses enfants. Il découvre une maison totalement vidée : portes, fenêtres, sanitaires, mobiliers, tout a disparu. Il fait constater les faits par la police, puis porte plainte pour menaces et destruction de biens.
À la barre, il déclare : « Elle m’a dit qu’elle allait me tuer pour avoir la paix. J’ai déménagé. Le jour de la dispute, notre enfant lui a dit de ne pas me tirer dessus. Le commissaire a saisi l’arme. »
Catherine, de son côté, admet avoir sorti l’arme mais affirme : « Ce n’était que pour l’intimider. Je ne voulais pas tout perdre. » Elle ajoute que la parcelle lui appartenait et qu’elle a simplement récupéré ses biens, soulignant que son époux « ne faisait rien à la maison » et avait hypothéqué la cour pour dix millions FCFA.
Le Tribunal lui demande : « Vous avez dit que vous avez voulu vous défendre avec l’arme. Mais comment se défend-on avec une arme » Elle répond : « C’était pour l’intimider afin de ne pas tout perdre »
La procureure intervient : « Est-ce qu’il vous a déjà frappée » Catherine répond : « Non »
La procureure réplique : « Donc vous voyez, avec votre arme, vous étiez la plus dangereuse. Vous n’aviez aucune raison de la sortir »
Mais les débats révèlent que la cour appartient en réalité à Yamba, suite à un accord de permutation avec Catherine, qui détient une parcelle à Ziniaré.
Constitué partie civile, l’avocat de Yamba a réclamé 50 millions FCFA pour la remise en état de la maison et 25 millions pour le préjudice moral.
La procureure a estimé que les menaces étaient avérées, la destruction volontaire incontestable, et a requis 24 mois de prison et une amende d’un million FCFA, le tout assorti du sursis.
La défense, quant à elle, a plaidé la relaxe, invoquant la provocation, l’absence de violences physiques et le manque de preuves d’investissement de Yamba.
Dans son verdict rendu le 30 juillet 2025, le tribunal a reconnu Catherine coupable des deux faits et l’a condamnée à :
Une peine de 12 mois de prison assortie du sursis
Il lui a également été infligé une amende de 500 000 FCFA avec sursis
La prévenue devra verser la somme de 7 millions FCFA au titre des réparations matérielles
À cela s’ajoute un montant de 2 millions FCFA pour le préjudice moral subi par la victime
Enfin elle est condamnée à payer 500 000 FCFA correspondant aux frais exposés par la partie civile
Zaïre Sanffo|Zoodomail.com
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