Le Café /Retour de l’IPN : Sankara peut sourire ?

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IPN-Farafina

Il y a des décisions politiques qui sont plus que des actes administratifs. Elles portent en elles un souffle, un symbole, un héritage. La création de l’Institut des Peuples Noirs – Farafina le 14 mai 2025 en conseil des ministres en fait partie. Annoncée par le Gouvernement burkinabè et rattachée directement à la Présidence du Faso, cette institution se veut à la fois mémoire et boussole pour un continent en quête de souveraineté réelle.

 

Ce n’est pas un hasard si le nom de Thomas Sankara plane sur cette renaissance. L’IPN, pensé durant la Révolution d’août 1983, incarnait déjà l’ambition de faire du Burkina un phare idéologique et culturel pour l’Afrique et sa diaspora. Sa disparition avait symbolisé, pour beaucoup, le recul d’une vision et l’effacement d’un pan de notre mémoire collective.

 

Aujourd’hui, sous l’impulsion du Capitaine Ibrahim Traoré, l’IPN renaît de ses cendres, enrichi de la mention “Farafina” comme pour rappeler que l’Afrique est une et indivisible, et que son combat est global. Avec sa vocation scientifique, diplomatique, culturelle et idéologique, l’institut se donne pour mission de reconstruire les consciences, d’outiller les élites souverainistes et de contribuer à la défense de la cause panafricaine dans un monde où l’impérialisme prend de nouvelles formes.

 

La nomination de l’ancien Premier ministre Kyelem Apollinaire ce mercredi 13 août 2025 aout en conseil des ministres à la direction de l’IPN-Farafina n’est pas anodine. Elle traduit la volonté de confier ce projet à une personnalité au verbe fort, à la plume acérée et à la conviction inébranlable dans les idéaux de souveraineté. On peut aimer ou contester ses positions, mais il faudra compter sur sa détermination à faire de cette institution un acteur de poids sur l’échiquier panafricain.

 

Reste que l’IPN-Farafina sera jugé non sur la beauté de ses discours, mais sur la force de ses actions. Former une génération capable de penser par elle-même, produire des travaux qui influencent réellement les politiques africaines, tisser des liens solides avec la diaspora, et surtout rester ancré dans les réalités concrètes des peuples : voilà les défis qui l’attendent.

 

Par Yamyélé|Zoodomail.com

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