10ème édition du FILEP : " « Les médias sont un vecteur de cohésion sociale, mais l’utiliser d’une certaine manière, les médias peuvent malheureusement être source de conflits », selon le président de l'ALT

L’ouverture officielle du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP) s’est tenue ce mercredi 18 octobre à Ouagadougou. Cette 10ème édition se tient sous le thème de « Médias, conflits et Cohésion Sociale en Afrique ». C’est sous la présidence du président de l’assemblée législative de la Transition, Docteur Ousmane Bougma que le ton a été donné.

Le Festival qui est né dans un contexte difficile et de balbutiement de la démocratie, tient cette année sa 10ème édition. Cela n’a pas du tout été repos pour les organisateurs. C’est l’occasion pour eux de montrer les acquis engrangés des luttes des devanciers concernant le droit du journaliste. Selon, Inoussa Ouedraogo le président du comité d’organisation, les réflexions seront axées sur les conflits, des médias et de la cohésion sociale en Afrique. « Vous avez pu voir également que les journalistes ont été traités même d’apatrides et ne soutenant pas suffisamment la lutte contre le terrorisme. Nous avons pensé le contraire, nous avons dit que cette édition pourrait être l’occasion de discuter autour donc de la problématique, des conflits de façon globale en Afrique et voir comment les médias peuvent apporter leurs contributions à la lutte contre le terrorisme et voir en quoi nos médias peuvent être un vecteur de paix mais aussi des solutions à la lutte contre le terrorisme et aux conflits dans la plus part des parties du continent » a-t-il laissé entendre. 

Pour cette édition, le Filep veut se pencher sur cette question des rapports entre les médias et les conflits en Afrique subsaharienne. Ce festival est aussi l’occasion de partager et de capitaliser des expériences ainsi que de dénoncer les violations des droits des journalistes.

En ce qui concerne le président de l’ALT, Ousmane Bougma a félicité les organisateurs pour avoir pérennisé ce rendez-vous important du monde médiatique. « La représentation nationale est consciente des difficultés des journalistes et des médias, la situation économique des entreprises de presses avant même le marasme lié à la crise actuelle était déjà très difficile. Sur cette question et d’autres notamment, l’accès à l’information, les conditions actuelles d’exercices des médias au parlement de la transition, vous avez des défenseurs de votre cause » il ajoute en disant qu’ils se feront les portes voix de la presse auprès de l’exécutif et dans toutes les instances africaines et internationales auxquelles ils ont accès. « Les médias sont un vecteur de cohésion sociale, mais l’utiliser d’une certaine manière, les médias peuvent malheureusement être source de conflits » a-t-il avoué.

Hommage au champion de la liberté de la presse…

À cette édition, des innovations ont été constatées. Les organisateurs du Filep ont décidé de rendre hommage à la Namibie qui a été classé 1er pays africain cinq fois d’affilé selon les rapports de Reporter sans Frontière (RSF).Selon le président du comité d’organisation Inoussa Ouédraogo, c’est donc une reconnaissance, un mérite à la Namibie. « A travers ce pays, c’est d’inviter tous les pays qui se battent pour plus de libertés, pour plus de démocraties, pour le respect des droits humains, à poursuivre » déclara-t-il.

Pour le secrétaire Exécutif du ministère en charge de l’information et de la communication de la Namibie, Dr Audre Mathe s’est dit enthousiaste pour l’honneur accordé à son pays. Il a fait savoir que le gouvernement namibien a fait du droit à la liberté d’expression et de presse un élément fondamental et cela fait 23 ans qu’il n’y a plus eu de journalistes emprisonnés. Il a exhorté dans son allocution, que le journaliste soit celui-là qui donne la vraie information et participer à la construction d’une vraie cohésion. Il espère que l’exemple de la Namibie serve à construire une vraie liberté d’expression et de presse dans toute l’Afrique et le monde.

Cette édition du Filep regroupe plus de 200 festivaliers venus de 33 pays. Du 18 au 22 octobre, le programme va se dérouler comme suit, un colloque international qui sera axé sur des réflexions afin de trouver des solutions idoines, une exposition sur l’histoire du Filep, une projection de film, une journée sportive et touristique ainsi qu’une soirée gala de récompenses.

Nefertari Ouedraogo

Zoodomail.com