Devant le Tribunal : 24 mois de prison requis contre un ex agent de Baobab pour escroquerie et usurpation de fonction

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Agence Baobab

G. Nikiéma est poursuivi par la société de microfinance Baobab, pour usurpation de fonction et escroquerie. Il était à la barre devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour en répondre des faits, le 17 novembre 2023.

 

En juillet 2023, deux chefs d’agence appellent la direction générale de Baobab pour leur expliquer que Nikiéma,  e prévenu, continue d’être en contact avec certains clients de la boîte, et que deux personnes que sont dame Kologho et sieur Zoundi racontent lui avoir prêté de l’argent. Les choses se mettent en branle, puis, Nikiéma est arrêté en septembre. Il est entendu, puis déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco)

 

Pour l’histoire, il se trouve que le prévenu a été licencié en février 2023. La faute commise est qu’il empruntait de l’argent avec des clients de la banque. Car étant gestionnaire de comptes, il facilitait les prêts, puis entretemps, empruntait de l’argent avec les mêmes clients, pour leur promettre de les rembourser le plus tôt possible. Outre cela, quand un client voulait un prêt qui est d'un montant de 03 millions FCFA, par exemple, il lui propose de demander 05 millions FCFA, qu’il facilitera les choses, et il faudra cependant lui verser 10 % de la somme perçue, soit 500 000 FCFA pour services rendus. Certains n’hésitaient pas et saisissaient l’opportunité. Ce sont des agissements du genre qui ont fait partir le prévenu de Baobab, étant donné que l’un de clients l’a dénoncé pour ses agissements.

 

Mais en ce qui concerne ce procès-ci, il se trouve que dame Kologho et sieur Zoundi sont des clients de la société. Et ils ont eu à prêter respectivement les sommes de 100 000 et 150 000 FCFA à Nikiéma, cela après son licenciement. Ils ne savaient pas que celui-ci n’était plus dans la société. C’est alors qu’ils ont appelé deux chefs d’agence différents qui leur ont expliqué que le prévenu avait été licencié. Les deux chefs d’agence appellent ensuite la direction générale, qui mène ses investigations et il ressort que beaucoup de clients prêtaient de l’argent au prévenu.

 

 

 

Addictif aux jeux de hasard

 

Celui-ci le reconnaît, mais explique qu’il remboursait en l’espace d’un mois. Il raconte que son problème est qu’il a de l’addiction pour les jeux de hasard, et pouvait miser des centaines de milliers de FCFA pour en espérer plus. Il lui arrivait aussi de remiser tout ce qu’il a gagné pour ne rien avoir en retour. Outre cela, il raconte que dame Kologho et sieur Zoundi sont des amis de longue date, donc, les emprunts qu’il a faits ne relèvent pas du cadre professionnel, même s’il ne leur a pas dit qu’il ne travaille plus à Baobab.

 

Le procureur estime qu’au contraire, s’il ne les a pas informés, a dû les tromper, car s’ils savaient qu’ils n’étaient plus dans la société, ils n’allaient jamais lui prêter de l’argent. Idem pour l’avocate de Baobab, qui pense la même chose et semble indigné du fait que des clients viennent emprunter de l’argent et qu’un employé de la microfinance leur emprunte encore une partie de cet argent.

 

Elle estime que Nikiéma doit être poursuivi pour corruption en milieu financier, au lieu d’escroquerie, ce qui suppose qu’il y aura une augmentation du quantum de la peine pécuniaire, entre autres. Elle trouve que le prévenu a causé un préjudice moral et financier à Baobab, et réclame le paiement de la somme de 2 millions FCFA, ainsi que 01 million, au titre des frais exposés.

 

Le procureur n’est pas du tout d’accord pour la requalification des faits, car le parquet a été saisi pour des faits d’escroquerie, et doit faire ses réquisitions en ce sens. Il estime par ailleurs qu’étant donné que Nikiéma est addict aux jeux de hasard, une peine de prison ferme lui permettra de mieux se reposer pour mieux s’assagir. Il requiert ainsi la peine de prison de 24 mois, dont 06, ferme, et une amende d’un million FCFA avec sursis contre le prévenu.

 

Les victimes n’ont pas porté plainte, pourquoi Baobab, s’interroge la défense.

 

La défense de Nikiéma explique lors de sa plaidoirie que même si leur client a escroqué dame Kologho et sieur Zoundi, ce n’est pas Baobab. Outre cela, il n’est pas non plus poursuivi pour être addictif aux jeux de hasard, ce qui ne saurait lui valoir une punition. Par ailleurs, les deux victimes n’ont pas déposé plainte contre Nikiéma pour leur argent, pendant qu’ils en sont les légitimes propriétaires, donc, la société ne peut se prévaloir de leur qualité pour se plaindre. La défense demande simplement de déclarer la plainte irrecevable, car ce sont des préjudices personnels et ni dame Kologho, ni sieur Zoundi, n’ont déposé plainte. Les avocats, par ailleurs, demandent le paiement de la somme de 05 millions FCFA au titre des frais exposés, car le prévenu s’est accordé la défense de deux cabinets d’avocats. Le délibéré est pour ce 1er décembre 2023.       

 

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O.SALLY

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