Hamado I., 44 ans, est poursuivi pour des faits de vol et de viol. La victime de viol est Jacqueline O., 15 ans, qui dormait tranquillement dans la maison de son tuteur, Edmond S., et, qui a été aussi victime de vol d’une bouteille de gaz et de son téléphone portable. Le prévenu en répondait des faits le vendredi 1er décembre 2023, au Tribunal de grande instance Ouaga 1.
Edmond S. explique qu’il vit dans une grande maison de trois chambres salon et d’un autre d’une chambre salon. Il y a un couloir qui permet de relier les deux bâtiments, et il gère un kiosque- restaurant devant la cour.
Il rentre souvent très tard, à 01 h du matin passé, entre autres heures. Il raconte qu’il a été réveillé par les cris de sa nièce, tard dans la nuit, qui criait au voleur. Il se lève, mais l’auteur avait disparu dans la pénombre. Il constate ensuite la disparition de ses biens et écoute le cas de viol dont Jacqueline est victime, puis, veut en savoir plus. Celle-ci décrit son violeur, non seulement par la taille et la corpulence, mais aussi précise qu’il était fessu. Elle ajoute que l’individu est venu pendant qu’elle était couchée sans sous-vêtements, mais était recouverte d’un pagne, puis a senti une personne sur lui qui la menace avec un couteau et chuchote qu’il la tuerait si elle tentait de crier. Elle ne pouvait donc qu’obtempérer. Après son forfait qui n’a pas pris assez de temps, l’homme est allé se chausser devant la porte où il avait laissé ses sandales, puis est reparti. Elle s’était alors levée pour savoir qui c’était, puis celui-ci s’est retourné, l’a regardée, avant de disparaître. Elle avait donc eu le temps de reconnaître le violeur, si bien qu’elle dit qu’elle le reconnaîtrait entre mille personnes.
C’est fort de cela que le doute s’est installé dans l’esprit de Edmond, qui soupçonne alors Hamado. Celui-ci est conduit devant la fillette, qui le reconnait aussitôt.
Ainsi, donc, celui-ci se retrouve chez le procureur, après les enquêtes de la police, puis est déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco) pour la suite.
Le prévenu ne reconnaît cependant pas les faits, expliquant qu’il vit dans le même quartier Dar es Salam de Ouagadougou avec les victimes, mais ne les fréquente pas. Il dit avoir accompagné une seule fois des amis lors d’une fête au domicile de Edmond, sinon rien d’autre, et ne serait même pas capable d’indiquer l’endroit, car il y a de cela plus de 04 ans. Il explique qu’il est maçon de profession et ne fait que cela dans le quartier.
Arrêté plusieurs fois par les Koglwéogos
Il demeure cependant que celui-ci à chaque fois maille à partir avec les gens du quartier, car il a été, à maintes reprises, arrêté par les groupes d’autodéfense « koglwéogos », pour des cas de vol. Il n’arrive pas à expliquer les raisons, et balbutie devant le Tribunal, qui préfère s’en passer. Par ailleurs, Edmond raconte que Hamado passe chaque jour devant leur cour avec des amis, et ne peut dire qu’il ne reconnait plus son domicile.
Outre cela, il réclame à celui-ci la somme de 70 000 FCFA pour son téléphone Galaxy hot 10, 25 000 FCFA pour la bouteille de gaz et 15 500 FCFA pour les frais médicaux de Jacqueline, qui, heureusement, n’est pas enceinte, ni n’a développé de maladie par la suite.
Le procureur a voulu savoir si la maison de Edmond était fermée au moment des faits, mais ce n’était pas le cas, car il faisait chaud, selon celui-ci, et même chez les enfants. Un comportement qui a déçu le procureur, qui lui rappelle qu’il connaît bien ce qui se passe en ville en matière d’insécurité et de criminalité, et ose se comporter de la sorte, mettant en jeu la vie d’enfants.
Pour en venir au prévenu, le procureur se dit convaincu que son premier but était de voler. Il arrive, prend le téléphone et la bouteille de gaz, va les mettre en lieu sûr, puis ayant constaté que la chambre d’enfants était aussi ouverte et qu’il y avait la fillette couchée, il revient et abuse d’elle pour ensuite s’en aller. Même si le prévenu nie les faits, il demeure, selon le procureur, que d’autres versions de ses voisins ne vont pas en sa faveur. Pis, le procureur estime que si la femme de Hamado est partie il y a 03 ans de cela, ce doit être pour son comportement, si bien qu’il vit seul, sans enfant non plus. Une personne qui est marginalisée, en somme, pour son comportement. Il requiert la peine de prison de 05 ans dont 04 ans fermes contre le prévenu, et une amende de 500 000 FCFA, ferme également. Le délibéré est pour ce 08 décembre prochain.
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F.TAPSOBA
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