
Au Tribunal de Grande Instance de Ouaga I, la plus grande salle d’audience du pays, la justice se rend dans le brouhaha. Quand victimes, témoins ou prévenus parlent, juges, procureurs, greffiers, avocats, journalistes et même le public n’entendent presque rien.
Pas de micros, pas de haut-parleurs, pas de système de sonorisation. Résultat : les juges sont obligés de crier et de s’énerver parfois juste pour se faire entendre. Et pourtant, c’est dans cette salle que se tiennent certains des procès les plus importants du Burkina Faso.

Dans ces conditions, comment bien juger ? Les victimes et témoins ne sont pas audibles, les prévenus peinent à se défendre correctement, les journalistes ratent des passages entiers et le public assiste à des débats hachés et incomplets. La justice doit être vue, entendue et comprise. Sinon, c’est toute sa crédibilité qui s’en trouve fragilisée.
Nous interpellons directement le Ministère en charge de la Justice, le Conseil Supérieur de la Magistrature et les partenaires techniques et financiers de la justice. Il est temps d’équiper cette salle d’un système de sonorisation digne. Un matériel qui ne coûte pas une fortune mais qui changerait beaucoup de choses : fluidité des audiences, respect des droits, transparence des procès et sérénité des magistrats.
Équiper la plus grande salle d’audience du Burkina, c’est redonner la voix aux juges, aux témoins, aux victimes, aux prévenus et à la justice elle-même. La justice burkinabè a besoin de se faire entendre, au sens propre comme au sens figuré.
image illustrative DCRP/Justice
Par Zoodomail.com
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