La proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, avec Alassane Ouattara crédité de 89,77 % des suffrages, marque un tournant attendu mais loin d’être neutre dans le paysage politique ivoirien.
Ces chiffres confirment, d’une part, la popularité persistante du président sortant et, d’autre part, l’efficacité de sa machine politique et administrative. Mais ils soulèvent également des interrogations quant à l’équilibre démocratique dans un pays où les tensions électorales ont déjà laissé des traces dans le passé.
Si le score annoncé est indéniablement écrasant, il ne saurait masquer les défis de cohésion nationale et d’inclusion politique. La victoire d’un candidat, aussi nette soit-elle, ne doit pas être perçue comme un blanc-seing pour ignorer les voix dissidentes et les aspirations de la jeunesse, de l’opposition et de la société civile.
La Côte d’Ivoire est à un moment crucial : la consolidation de la paix et de la stabilité ne passera pas seulement par la proclamation de résultats, mais par un dialogue sincère et constructif entre toutes les parties prenantes. L’État, les institutions électorales et les leaders politiques ont désormais la responsabilité de montrer que la démocratie ivoirienne peut se renforcer, même après un scrutin contesté ou polarisant.
En somme, la victoire électorale annoncée n’est qu’un début. La véritable épreuve sera la capacité des acteurs politiques à transformer ce résultat en une gouvernance inclusive, capable de rassembler et de préparer le pays aux défis économiques, sociaux et sécuritaires qui l’attendent.
Par Jocelyn Yao|Zoodomail.com
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