
Depuis la Journée des Coutumes et Traditions célébrée le 15 mai dernier, des vents contraires soufflent sur le climat social burkinabè. En ligne de mire : une série de messages haineux, propagés principalement sur les réseaux sociaux, et alimentés notamment par des vidéos de prêche à caractère religieux. Le ton employé, souvent clivant et virulent, soulève une inquiétude légitime chez les autorités.
Dans un pays où les communautés ont toujours cohabité dans la paix, la tolérance et le respect de la différence, ces dérives verbales sonnent comme une alerte. C’est à juste titre que le Ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité a tiré la sonnette d’alarme.
Dans un communiqué en date du 28 mai 2025, le ministère déplore la montée de discours « de haine et de division » qui compromettent l’esprit de dialogue et de tolérance, fondement de la cohésion nationale. Il rappelle que la liberté de culte, bien qu’inviolable, ne saurait servir de prétexte à la propagation de propos haineux ou à l’instigation de conflits intercommunautaires.
Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a initié, le jeudi 22 mai, une rencontre entre une délégation ministérielle, les responsables de la communauté islamique et les chefs coutumiers. Un échange qualifié de franc, au cours duquel un appel clair à la responsabilité, à l’apaisement et au rejet de tout radicalisme a été lancé. Le message des autorités est sans ambiguïté : nul n’est au-dessus de la loi, et les textes en vigueur seront appliqués avec rigueur contre toute personne incitant à la haine, quelle qu’en soit l’origine.
Au-delà du cadre légal, c’est à la conscience citoyenne que cet appel s’adresse. Face aux discours extrêmes, nous devons opposer des valeurs fortes : la tolérance, l’écoute, le respect de la pluralité. Notre diversité culturelle et religieuse, loin d’être une menace, est une richesse que nous avons su cultiver au fil des générations.
Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de resserrer les rangs, de faire bloc contre la haine et de refuser les amalgames. Le vivre-ensemble ne se décrète pas : il se construit chaque jour, par nos paroles, nos actes et nos silences.
Par Yamyélé|Zoodomail.com
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