A l’issue de l’adoption du nouveau cahier des charges des Institutions Privées d’Enseignement Supérieur, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a organisé une conférence de presse pour donner des informations détaillées sur cette reforme.La conférence était animée par le Secrétaire Général du ministère, le Pr Samuel PARE, et la Directrice des Institutions Privées d’Enseignement Supérieur,le Dr Mariette MININGOU/YOUGBARE.L'objectif de cette conférence est de donner toutes les informations sur cette réforme majeure du système d'enseignement supérieur au Burkina Faso.
L’organisation des examens nationaux, les exigences en matière de recrutement des enseignants permanents ; la formation de licence et master en sciences infirmières et obstétricales (LSIO et MSIO) et la création obligatoire d’une personne morale et l’obligation des premiers responsables de résider au Burkina Faso, sont les principaux points abordés au cours de cette conférence.
Au sujet de l’organisation des examens nationaux
Sur ce point , le nouveau cahier des charges des IPES a définitivement institué des examens nationaux obligatoires.
«Pour toutes les IPES ne formant pas en sciences de la santé, l’obtention des diplômes de Licence (3e année), de Master (5e année) et de Doctorat (8e année) se passera à travers des évaluations nationales, organisées par les IESR publiques pour l’ensemble des étudiants de ce domaine», a souligné le Secrétaire Général.
Pour celles formant spécifiquement en sciences de la santé, tous les passages en classe supérieure (de la 1re année de licence à la dernière année de doctorat) feront l’objet d’évaluations nationales organisées par les IESR publiques.
Ces examens nationaux concernent aussi bien les étudiants du privé que du public à l’exemple du BTS.
«Le BTS est un exemple d’examen national, c’est un examen national organisé par le ministère en charge de l’enseignement supérieur», a expliqué le Pr Samuel PARE.
Au sujet du recrutement du personnel enseignant
Relativement au recrutement du personnel enseignant, aucune interdiction n’est faite aux IPES de recruter des enseignants admis à la retraite.
« Il est dit nulle part qu’on ne va pas recruter les enseignants-chercheurs, les chercheurs ou les hospitalo-universitaires admis à la retraite. Il faut réglementer notamment dans le domaine de la formation en santé (médecine , pharmacien, chirurgie).Aujourd’hui vous avez beaucoup de compétences qui sont là, qui n’attendent qu’à être valorisées», a indiqué le Secrétaire Général.
« C’est le quota qui a été diminué.On ne souhaiterait pas que des IPES ne fonctionnent uniquement qu’avec des retraités alors qu’il y a des jeunes qui demandent à être recrutés.Ce que les IPES doivent faire pour accompagner l’État, ,c‘est de recruter des jeunes diplômés», a ajouté le Dr Mariette MININGOU/YOUGBARE, Directrice des Institutions Privées d’Enseignement Supérieur.
Conformément à l’article 16 du nouveau Cahier des charges, toute IPES doit, au moment de son ouverture effective, disposer pour chaque offre de formation d’un minimum de :
03 enseignants permanents, titulaires d’un doctorat unique, d’un PhD ou équivalent, pour un institut supérieur ou une grande école;
05 enseignants permanents, titulaires d’un doctorat unique, PhD ou équivalent, s’il s’agit d’une université.
Pour l’ensemble du personnel enseignant n’ayant pas le statut d’enseignant-chercheur, d’enseignant hospitalo-universitaire ou de chercheur, il faut une autorisation d’enseigner, délivrée par le Ministère en charge de l’enseignement supérieur. La délivrance de cette autorisation est désormais subordonnée à une formation préalable justifiée par la présentation d’un certificat de pédagogie universitaire délivré par une IESR.
Également, toute IPES doit compter dans l’effectif total de ses enseignants :
au moins 20% d’enseignants permanents après 10 années académiques de fonctionnement ;
au moins 50% d’enseignants permanents après 25 années académiques.
De plus, dans le même esprit, l’extension de l’IPES à nouvelle offre de formation (ou filière) impose le recrutement d’au moins un (01) enseignant permanent supplémentaire dans le domaine de l’offre de formation à ouvrir.
Pour ce qui est du cas spécifique des IPES formant en sciences de la santé, des exigences particulières sont prévues sur la question des ressources humaines. Il est important de comprendre l’exigence de personnels enseignants et encadrants hautement qualifiées au regard de la sensibilité des questions liées à la Santé des citoyens et des populations.
«C’est la raison pour laquelle toute IPES qui sollicite la délivrance d’une autorisation d’ouverture d’une offre de formation en Médecine, Pharmacie ou Chirurgie dentaire ou encore en Sciences et médecine vétérinaires, doit préalablement disposer d’au moins 60% d’enseignants hospitalo-universitaires permanents dans certaines spécialités médicales précisées dans le cahier des charges», a souligné le Secrétaire Général.
En plus, ces enseignants hospitalo-universitaires enseignants permanents doivent avoir :
avoir 50 ans ou moins pour au moins 50% des effectifs totaux ;
avoir entre 51 et 65 ans pour au plus 30% des effectifs ;
plus de 65 ans pour au plus 20% des effectifs totaux.
Pour le cas particulier de la Santé, tout en n’excluant pas du tout le recrutement des enseignants permanents de l’institution ayant un âge supérieur à 65 ans (donc admis à la retraite), il est clairement fixé un quota qui ne saurait excéder 20 % du personnel enseignant permanent.
Sur la question particulière des formations de licence et master en sciences infirmières et obstétricales (LSIO et MSIO) , le Pr Samuel PARE a précisé que des offres de formation en Sciences infirmières et obstétricales (SIO) ne relèvent pas du Cahier des charges des IPES.
«Pour les formations ante-Bac (de niveau BEPC ou diplômes inférieurs), elles relèveront désormais d’agrément délivrées par le Ministère de la Santé. En revanche, pour les formations post-Bac (formations universitaires), elles sont réservées aux IESR publiques. Elles devraient être créées à terme dans les universités publiques ou en affiliation avec elles pour conduire éventuellement jusqu’au doctorat», a-t-il indiqué.
DCRP-MESRI
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